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samedi 13 février 2010

UN PROFIL DE TOUTE BEAUTE


Y Dor koué ?

Ayé, mon profil est attaqué de partout. Je me défends plus que bien mais je ne peux parer tous les coups. Aucun coup bas pour m’obliger à mettre un genou à terre, mais que des coups droits, des directs du gauche et je vous passe l’inventaire. Je refuse de tomber KO, me laisser faire, je vais contre attaquer, leur faire la guerre. J’avais mis en lumière un corps céleste, une étoile filante, tout ce qu’il faut pour satisfaire le regard et pas seulement. Seulement voilà, y en a qui ne savent pas apprécier les choses. Et quelque chose me dit de vite les chasser de mon carnet rose. Mais je ne suis pas un bandit. Je ne vise pas par derrière, je me l’interdit. J’agirai de front pour qu’ils comprennent ma démarche. Je ne suis pas un héros mais je ne suis pas non plus un lâche. Qu’ils me lâchent et peut être que je ferai preuve de clémence. Je n’attends pas d’excuses, non c’est trop tard pour ce genre de pénitence. J’attends qu’ils vénèrent mon image, en photo ou en poster, qu’ils me réclament une spéciale dédicace au crayon noir ou au marqueur. La marque du respect voilà ce qu’ils me doivent ces grands illuminés. Je ne vais pas tous les éliminés ça serait exagéré, car dans le lot y a des âmes qui peuvent être sauvés. Je me suis construit un profil assez simplet, qui ne paye pas de mine mais agréable selon quelques invités. La satisfaction aurait dû être totale pour ceux qui l’ont visité, mais je me rends compte que mon choix n’a pas été bien apprécié. Bin oui, parce qu’ils ont décidé qu’il me faut changer de look, pour que je puisse dorénavant afficher un large sourire sur mon profil Facebook.

vendredi 5 février 2010

PARTIR OU RESTER


Y Dor koué ?

Ayé, partir ou rester il serait temps de définir ce qu’il faut faire. Je me souviens d’un endroit où vivait plusieurs familles tous solidaires. La télé jouait encore en noir et blanc, et le journal local était présenté par Souliman BANIAN, journaliste localement connu et je me demande s’il est toujours vivant. Quel âge j’avais je ne le sais même plus. Je me souviens juste que j’avais encore l’âge de jouer tout nu. Nu pied je courais et je rentrai chez les uns et les autres, recevant au passage quelques claques le long du dos. « Fenergan » ma mère appelait ça. Genre quand t’en prend une tu cours vite dans tes draps, car aussi bizarre que ça puisse paraitre, c’est le type de traitement qui te fait faire de très bonne sieste. Au fil des ans la famille a dû se disperser. Le Barachois, là où on créchait, commençait à se transformer. Pas encore de camion bar spécialisé en bouchon gratiné, juste des boutiques chinoises où l’on chapardait des sucettes « kojak » au gout très particulier. La crise ne date pas d’aujourd’hui. Je le sais parce que petit je l’avais déjà subit. On a dû déménager, quitter notre quartier délabré, pour aller dans un immeuble se taper 5 étages via les escaliers. Normal je me disais, ça doit être comme ça dans toutes les citées, avant de me rendre compte que les ascenseurs pouvaient exister. Ces escaliers je les ai foulés matin et soir pour aller à l’école des Badamiers. Premier en sport et en français je n’ai pourtant pas eu le succès tant mérité. Premières années d’école qui diagnostiquent une vue pas très nette. Premières années d’une existence avec l’obligation de porter des lunettes. Les années collège se font terribles, pénibles en cette période d’adolescence. Aucun regard féminin qui se pose sur ce corps ignoré par Maitre Beauté, parti en vacance. La coupe afro et des jumelles en guise de verres correcteurs, seuls artifices exploitables pour faire chavirer les cœurs, sèment la terreur parmi ces demoiselles, il est vrai encore mineurs. Depuis le lycée la donne a bien changé, et je ne vous raconte pas cette liberté savouré à l’université. Ceux qui ont fréquenté savent précisément tout ce qui s’y passe. On y fait de belles rencontres sans avoir besoin d’aller à la chasse. L’international est à porté de lèvres, quoi que par moment il a fallu déverser sa sève, prouver ce dont on est capable, jouer de son expérience, être un homme, assurer l’instant sans avoir bu une seule goutte de rhum. Partir ou rester il a fallu faire un choix. Choisir de rester et se retrouver entrainer dans de nouveaux ébats, ou choisir de partir et se retrouver dans des discussions qui finissent toujours en débats. Qui va là me dit ma mère dès que je rentre chez moi. Qui va là car quand j’arrive le soleil est encore très bas. Le sommeil est réparateur à ce qu’il parait. Parait aussi qu’il permet de se ressourcer. Je ne sais pas ce que je dois considérer comme vérité, mais il est clair qu’avec l’âge j’ai compris où est mon intérêt. Rien ne sert de courir il faut savoir se montrer patient. Plus la peine de se fatiguer surtout que je n’ai plus 20 ans. J’attends l’instant où se décanteront mes plus profonds ressentiments. Partir ou rester il serait temps de définir ce qu’il faut faire. Faire le mur, partir serait une solution envisageable, mais que me restera-t-il si ce que je vise s’égraine comme un château de sable. La peur au ventre j’avance à petit pas, pour ne blesser personne, pour ne pas froisser qui que ce soit. La chance me sourira sans doute mais encore faut-il que j’y crois…Encore faut-il que j’y crois…