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lundi 28 novembre 2011

LE CHEVALIER D'ORION

 




Y Dor koué ?                                            Il m’arrive parfois, au milieu d’une soirée, au milieu d’une nuit, silencieusement, pendant que d’autres font du bruit, de lever la tête vers le ciel pour regarder les étoiles qui scintillent. D’où viennent toutes ces lumières qui brillent ? J’imagine bien les années qui me séparent de leurs points d’origine, situés bien au-delà du soleil, bien plus loin que l’éclat magnifique de la lune. Dans toute cette immensité des formes se précisent peu à peu. Mes yeux se réjouissent devant tant de vies lumineuses. Chaque nuit les mêmes schémas qui se dessinent. Des alignements aux sens figurés  que les plus passionnés devinent. L’ami Philippe, lui, s’y connait bien plus que moi en astronomie. Mais comme moi il lui arrive de questionner la grandeur de l’infini. Comme moi, les pieds sur Terre, il a la tête dans les étoiles. Il a des notions en la matière, je suis admiratif, quoi de plus normal. C’est un doux rêveur, un être sincère qui croit en nous, en l’homme, en ce que l’univers peut regorger comme chromosome. Je ne vois que des points là où lui perçoit des personnages. Je m’étonne du spectacle offert quand lui s’émerveille et rend hommage. La nuit est si belle, les gens s’amusent dans la maison à l’unisson. Au dehors nous restons yeux ébahis vers le ciel et ses constellations. Et pour la première fois j’observe le Chevalier d’Orion, reconnaissable aux trois étoiles formant son ceinturon. Quelle est son histoire, quelle est sa plus grande gloire ? Faut sûrement être un adepte de la mythologie pour l’avoir en mémoire. La nuit se fait plus fraiche et le Chevalier d’Orion se déplace tout doucement. Bientôt il disparaitra de mon champ de vision sans un seul grincement, mais je saurai le retrouver maintenant c’est une certitude. Car dorénavant Le Chevalier d’Orion m’apparaitra sous toutes les latitudes…

jeudi 3 novembre 2011

FACILE A DIRE


Y Dor koué ?



Si tu devais ne plus me voir, penseras-tu encore à moi ? Serai-je pour toi un rêve ou un cauchemar si tu devais ne plus me voir. Je te connais, tu risques de ne pas t’en soucier, tu risques même de t’en amuser. Pourquoi en pleurer quand on se sait autant aimer. Mais il est temps que tu prennes conscience de ce qui se passe, de cette distance. S’il faut du temps j’aurai la patience. J’ai de la place, un vide immense que je comble en t’écoutant. Je me rends compte pourtant que c’est moi le plus inquiet. Je me sens si fragile et toi si forte en réalité. Tu questionnes ce que je fais de mes journées, comment je vis, si j’ai bien mangé. J’aimerai tant que malgré toutes les résistances, quoi qu’il se passe, quoi qu’on en pense, tu rejettes tous les doutes pour garder toute ton innocence. Si tu devais ne plus me voir, penseras-tu encore à moi ? Serai-je pour toi un rêve ou un cauchemar si tu devais ne plus me voir. Je te connais, tu risques de ne pas t’en soucier, tu risques même de t’en amuser. Pourquoi en pleurer quand on se sait autant aimer. C’est important dans nos silences de laisser une trace, en toute confiance. Un mot, une photo, un dessin peint du bout des doigts. Des traits pour les jambes et les bras. Un rond pour la tête et le ventre apparemment bien gras. Ça me fait toujours sourire. Je dirai même que ça fait vraiment plaisir. Ca fait très chaud au cœur, mais il me manque les cris, les couchers difficiles, les réveils trop faciles, les pleurs, les sauts d’humeur. Tu réalises sans doute ce qui se passe. Cette absence qui perdure sans que je puisse y faire face. T’as sûrement raison de me dire qu’il ne faut pas être triste. La vie est belle ça ne sert à rien de garder cet air sinistre. Cet air grave qui fait froncer les sourcils et qui s’adoucit devant tes petites phrases bien subtiles. Si tu devais ne plus me voir, penseras-tu encore à moi ? Oui j’en suis sûr cette fois. Je ne serai ni un rêve ni un cauchemar car je serai là dès que tu m’appelleras. Je n’ai plus à me soucier, tu m’aimes suffisamment pour ne plus avoir à en pleurer.

mercredi 3 août 2011

REUNION - PARIS EN ALLER SIMPLE

Y Dor koué ?

J’avais beaucoup d’ambition pour moi. J’avais surtout beaucoup d’ambition pour elle. Je me suis pourtant dis quelquefois, qu’elle m’en voudrait de ne pas la laisser voler par ses propres ailes. Je m’attendais à ce qu’elle parte, qu’elle s’en aille en me disant « mais laisse moi papa ». Qu’en future jeune femme indépendante elle se prenne même un appart. Qu’en rentrant je me rende compte qu’elle ne soit vraiment plus là. C’est la vie m’a dit un jour ma petite sœur chérie. On a beau tout planifier mais rien ne se passe comme prévu. Pourtant de voir ceux que j’aime partir je me croyais guéri. En fait, la vérité c’est qu’il n’y a pas de médicament contre les départs imprévus. Pas la peine de pleurnicher on n’est pas homme et père pour rien. Il faut savoir encaisser sans pour autant se faire remarquer. Elle a sûrement été surprise de ces décisions prises du jour au lendemain. Elle a juste en tête le bonheur suprême de pouvoir voyager. Prendre l’avion… Son sourire en dit long sur sa compréhension de la situation. La distance est loin d’être considérée comme une contrainte, elle est encore enfant et faudrait pas que je l’oubli dans ma quête de solution. Elle ne part pas, elle va juste en France dit-elle en guise de feinte. Elle ne veut pas m’inquiéter comme si les rôles étaient inversés. Je dois la rassurer mais de qui, de quoi, comment ? Elle est bien accompagnée voilà ce que je me dis pour ne pas trop tergiverser. Elle sera bien accueillie il ne peut pas en être autrement. Alors avant qu’elle ne s’en aille vivre autre chose ailleurs, je vais m’attacher à ne pas mettre de côté tout ce que je veux lui dire. Je lui raconterais ses rires, ses crises, ses caprices, ses pleurs, mais elle saura surtout que rien n’est plus dur que de ne pas la voir grandir…

samedi 16 juillet 2011

NOUVELLE DE MISS REUNION 2011



Y Dor koué ?



Yes yes yes, c’est le grand soir… enfin. Je vous explique les règles du jeu si vous voulez bien. 12 candidates, 12 demoiselles couleurs Réunion, qui vont nous faire le show de la plus belle des façons. Oulala, après les premières présentations, on a un semblant de premier classement ; Dans l’ordre je dirai Marie PAYET, Aude BISSERBE et Laurianne VALMONT. Hormis Aude BISSERBE, c’était déjà mon classement de départ. Elisabeth IDOUMBIN-MOUTIN a intérêt à assurer si elle veut finir sur le podium ce soir. Allez cafrine,  ce n’est que le début du spectacle, bouge ton body. C’est l’interview, alors cause comme il faut et surtout sourit. Laurianne VALMONT a stressé un peu mais rien d’alarmant. Sophie ZEGANADIN a oublié de mettre un point à son discours, trop chiant. « L’habit ne fait pas le moine » voilà ce qu’on va retenir de Elisabeth IDOUMBIN-MOUTIN. Aurelie HOAREAU a bafoué sa réponse, pas bien, mais alors vraiment pas bien. Ornella CHANE-PO a fait ce qu’il faut pour retenir l’attention. Hmmm, je crois qu’elle a gagné quelques places dans mon classement. Sandrine POUDROUX s’est exprimée mais je ne ferai aucun commentaire. Marie PAYET a valorisé la culture musicale réunionnaise, de quoi être fière. Aude BISSERBE s’est perdue dans ses pensées de femme créole, dommage car on va juste retenir qu’elle a été un peu trop mole ; Qu’en-est-il du classement après ce passage causerie. Je dirai que Marie PAYET reste la favorite. Pour les places d’honneurs, Ornella CHANE-PO se positionne clairement ; Le défilé en maillot de bain apportera beaucoup plus d’éclaircissement. Du rouge qui attire les yeux, c’est bon ça. Au milieu de ces corps en mouvance, un pot pourri, M. POKORA. Mais qu’on lui jette une tomate à la tronche, ça serait magnifique. De quelle prison s’est-il évadé pour venir nous infester de sa musique ?? Bon, ne nous laissons pas déconcentrer, y a les prétendantes au titre qui s’avancent. Elles sont en robe de soirée et là ça fait vraiment la différence. Marie PAYET est encore au top pendant que les autres tentent de rattraper leur retard. Ornella CHANE-PO grignote le sien telle une super star. Assurément je la mets parmi les 5 qui vont finir la soirée. A 21h05 mon classement est donc le suivant : bien sûr Marie PAYET. Avec elle, Ornella CHANE-PO, Laurianne VALMONT, Elisabeth IDOUMBIN-MOUTIN et Ophélie SOMMER. A 21h08, le choix du Jury et du public est le même que le mien sans l’avant dernière. A sa place c’est Aude BISSERBE qui a été choisit. Rien de grave je suis encore dans la course quant au trio gagnant de cette nuit. Car au final le titre se jouera entre Marie PAYET, Laurianne VALMONT et Ornella CHANE-PO. Les autres peuvent déjà aller se rhabiller car elles ne feront pas de vieux os. D’ailleurs je boucle là mon article car je suis sûr de la décision à venir. La Miss Réunion sera Marie PAYET. Les dauphines seront Ornella et Laurianne sauf si elles me font mentir. Le public réunionnais est seul juge pour 100% des votes, mais je sais que ce trio aura largement la cote. Narvusa l’année prochaine…

mardi 21 juin 2011

LE TEMPS PERDU


Y Dor koué ?


Tout est question d’organisation on m’avait dit un jour. Il faut mettre de l’ordre même si pour ça il faut faire preuve de bravoure. Ne rien laisser au hasard, s’assurer que tout est bien calé. Chaque chose à sa place comme dans un disque dur fraichement installé. Éviter qu’un intrus vienne vous faire admettre tout imprévu, ne pas se faire avoir sinon c’est la perte d’énergie, la bévue. Le temps nous entraine sans qu’on puisse l’arrêter. Impossible de s’y soustraire sans rien regretter. L’oubli s’active à se faire accepter dans cet espace brillamment ficelé. Les regards se portent ailleurs plutôt que sur l’essentiel, la vérité. Une vérité qu’on peine à voir car trop épris par des projets bien ambitieux. Tout est là pourtant, à portée de main et prendre ne ferait que rendre heureux. Rester simple, juste rester simple, pourquoi chercher à faire plus. S’aventurer dans autant de chemin ne peut apporter le bonheur absolu. L’important est là sous des yeux admiratifs. Arriver à voir ce qui est donné sans retenue, rester attentif. Arriver à prendre ce qui est partagé par les mots, par les gestes, tous ces moments délaissés quand il aurait fallu les enlacer sans conteste. Tout est question d’organisation on me l’avait dit un jour ; Je ne sais plus qui, je ne sais plus quand, d’ailleurs quelle valeur a ce discours. Vivre l’instant présent en se souciant de ces attentions. Laisser le temps suivre son cours en ayant qu’une unique intention, savourer chaque minute passée sans se retourner vers ces futilités. Prendre le temps d’être avec la personne qui vous aime en toute fidélité…

mercredi 1 juin 2011

MISS REUNION 2011




Y Dor koué ?

Oulala, j’entends déjà les critiques et autres encouragements fusés. Les encouragements bien entendu, viendront des familles fières de leur fille bien aimée. Les critiques comme chaque année viendront des autres, des gens comme vous et moi. Les filles sélectionnées on va les scruter à la loupe de haut en bas. Elles ont intérêt à bien se raser les dessous de bras parce qu’on ne va rien rater. Et si il reste quelques boutons maléfiques sur le visage, un conseil faites péter. Antenne Réunion vient de dévoiler les 12 candidates en lice pour le titre de Miss Réunion. Un titre extrêmement convoité si j’en crois le nombre de filles venues aux présélections. Malheureusement ou heureusement il n’y a que 12 qui défileront devant le jury. 12 belles plantes sur pieds qui vont essayer de charmer un public encore indécis. Tout le monde a sa petite idée de qui va être la Miss Réunion. On a nos critères de beautés pour choisir celle qui bénéficiera du billet d’avion. Un vol direct vers la Métropole pour représenter son île au mois de décembre prochain. Depuis Valérie BEGUE la Réunion n’a pas eu accès au tableau final. De belles prestations mais rien qui nous mène jusqu’au bout du spectacle. Comme chaque année je vais vous lister mon trio gagnant. En 2ème dauphine la candidate numéro une Laurianne Valmont. En 1ère dauphine la candidate numéro 4 Elisabeth Idoumbin-Moutin. En tout cas entre la 1ère et 2ème dauphine ça va se jouer à un petit rien. Et la grande gagnante de l’élection Miss Réunion 2011, celle qui va tout rafler, c’est la candidate numéro 11, Marie PAYET. Pour les autres je crois qu’il va falloir prendre rendez vous pour un autre casting…

dimanche 29 mai 2011

DISPARAITRE A LA POSTE


Y Dor koué ?

A la Poste il règne un air de déjà vu. Une ambiance habituelle, une manière de travailler bien connue. A la Poste le client n’est pas un roi. De toute façon s’il est là c’est qu’il n’a vraiment pas le choix. Personne n’y est par envie ou parce qu’il a du temps à perdre. S’y rendre relève plus de l’obligation, la tuile énorme, la grosse merde. Et quand on y est c’est comme une maison qu’on connait comme sa poche. On sait où trouver chaque meuble, pas très beau et les guichetières, très moches. A la Poste on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de personnel. Si, si, il y en a, il y en a même à la pelle. En fait ils sont tellement nombreux qu’ils ne savent plus quoi faire. En tout cas ils ne font pas ce qu’il faut pour satisfaire le client en colère. Venir à la Poste c’est accepter l’idée de faire la queue longtemps, très longtemps. Je vous conseille de dire au revoir, voire même adieu à votre famille, vos enfants. Prévoyez une bonne barquette à manger et de l’eau, beaucoup d’eau. Prévoyez même une chaise ou un lit surtout s’il est transportable de dos. La lampe de poche est justifiée au cas où la nuit venait à tomber. Mais pas trop d’inquiétude à ce niveau, la Poste est suffisamment éclairée. Si vous ne craignez pas de rester debout c’est parfait, soyez juste patient, un jour ou l’autre vous finirez par avancer. Pas la peine de vous mettre en colère ça ne règlera pas le problème. D’ailleurs la Poste n’à que faire de vos jérémiades alors restez zen. Ils sont capables de se mettre en pose quand arrivera votre tour. Le postier est rancunier et il sait que vous reviendrez un jour. Enfin si déjà vous sortez vivant de cette expédition. Ça fait 4 ans que je ne retrouve plus mon chat. J’ai cru qu’on me l’avait enlevé pendant que je regardais Koh-Lanta, mais je sais maintenant qu’il doit être égaré dans une Poste du quartier. J’irai bien le chercher mais à la Poste j’ose même plus y mettre les pieds. Point positif c’est aussi à la Poste qu’on retrouve ses vieux amis. Des amis qu’on croyait perdus mais qui en fait font la queue depuis des décennies. Alors on en profite, on se raconte nos petites histoires d’antan, quand on embêtait les gens avec nos conneries d’enfants. On se raconte ce que l’on est devenu depuis tout ce temps. Comment nous, on a réussis à aller de l’avant, et pourquoi d’autres ont pu finir en prison. La Poste c’est vraiment l’endroit rêvé pour se perdre dans ses pensées. Il arrive qu’on se rappelle du pourquoi on s’est déplacé. Un timbre, un mandat cash, un coli à récupéré, ou peut-être une lettre en recommandée. Mais s’en souvenir ne veut pas dire que vous allez avancer. Celui qui est juste devant, vous a déjà souhaité deux fois la bonne année. Car c’est ça la dure réalité, on est à la Poste les gars et on n’est pas prêt d’en réchapper

samedi 21 mai 2011

LA FÊTE A MAMAN


Y Dor koué ?

Comme chaque année on va fêter les mères. Oui d’abord les mères, ensuite seulement viendra la fête des pères. La parité aurait sans doute voulue qu’on les célèbre tous deux ensemble, mais pour rien au monde on aimerait que l’homme et la femme se ressemblent. La nature est ainsi faite, l’homme offre les cadeaux, la femme les reçoit. De tout temps de toute façon on a toujours fêté la mère comme il se doit. La mienne j’ai tardé, trop tardé à lui offrir de superbes bouquets de fleurs. Elle aurait aimé je le sais. Elle aurait aimé que je lui fasse un petit achat avec mon argent économisé. Elle aurait aimé n’importe quel cadeau car elle n’est pas difficile ma mère. Elle a suffisamment galéré pour ne pas réclamer des présents d’hommes d’affaires. Sauf que moi mes cadeaux à moi c’était sueur froide et bien souvent des cris de douleurs, quand ce n’était pas des pleurs parce que j’étais l’image même de la déception. Un fils ingrat qui préférait la rue à la vie de famille à la maison. Pas évident d’y rester quand les potes vous interpellent façon « y Dor koué ? Alors tu descends ». C’est comme à l’armée, quand on vous appelle il faut répondre présent. Jouer à la bonne marmaille ça donnait plus mauvaise réputation. Honte sur toi surtout si ta mère crie ton petit nom par le balcon. Alors sitôt descendu on courrait vite sur le terrain du collège, parce que très vite nos mères étaient tentées de nous prendre au piège. Mes sœurs, alors en école primaire, se chargeaient loyalement de faire le nécessaire. Quelques beaux dessins et autres poésies ramenés faisaient largement l’affaire. Mon frère lui avait mieux à faire que de soucier de la fête des mères, parce que tout comme moi il en voulait à la Terre entière. On s’est bien défoulé depuis, c’est bon on s’est dégagé de toute notre colère. On a pris quelques années supplémentaires, on a vieilli, on s’est assagi, mais une seule évidence, notre mère est restée aimante pour mes sœurs, pour moi, pour lui. Un amour unique et grandissant qu’elle a maintenu pour tous ses enfants. Un amour qu’elle a su donner et partager sans réclamer le moindre franc. J’ai beaucoup de regret et bizarrement elle ne m’en veut pas. J’aimerai rattraper toutes ces journées perdues, lui dire pardon pour ne pas avoir été là. Absent quand il fallait juste lui dire bonne fête maman. Autant d’absence qu’elle a su excuser chaque jour, chaque année durant. Pas de petits mots signés comme dans un carnet de liaison. Que des gestes d’attentions au dehors comme à la maison. Elle est venue, je l’ai vue et j’ai rien compris c’est ça le problème. Alors avant que la vie ne me fasse son tour de magie je veux dire à ma mère oh combien je l’aime. Bonne fête à vous les mamans et bonne et heureuse fête à la mienne…

jeudi 5 mai 2011

DU RÊVE AU DELIRE


Y Dor koué ?

Ayé, tout le monde est à sa place, le décor est planté. Samedi c’est soir de match, rien n’est laissé au hasard, tout est calé. Musique d’ambiance pour chauffer la salle pendant que le MC rappelle les informations générales. Le rouge et le blanc vont s’unir 2h durant pour satisfaire un corps arbitral extrêmement exigeant. Les fautes on les connait par cœur, et faire de la prison ne nous fait pas peur. On est aguerri, entrainé à évoluer en toutes situations. On est déjà au taqué, prêt à jouer sans aucune hésitation. Il n’y aura aucun retard de jeu de signalé, ça va déchirer tellement on est motivé. Ceux qui n’auront pas réservé regretteront d’avoir manqué cette soirée. Début du match, le thème est donné d’une catégorie libre, d’une durée de 5mn et d’un nombre de joueur illimité. L’improvisation est mixte c’est l’arbitre qui l’a décidé. Elle aurait pu être comparée mais c’est son choix et on ne va pas discuter. En 20 secondes c’est adopté, on a une idée du plan de jeu. Au coup de sifflet on est ensemble dans la patinoire, notre aire de jeu ; Elle entre avec une posture, une intonation de voix, qui marquent déjà son personnage. Ma gestualité lui renvoi une image, elle lit mon émotion sur mon visage ; On se regarde l’air de pas se voir, on est en accord sur l’action à mener. Le cadre est tout trouvé, on va se la jouer dramatique, un choix du cœur par amour pour cette thématique. Pas de mauvais gout dans nos commentaires. Chaque geste respectera le cadre règlementaire.
Elle en a rêvé toute la nuit, toutes ces nuits, des nuits entières à se voir championne de Ste-Marie. La danse classique c’est tout ce qu’elle a voulu faire. Elle a tout sacrifié pour se faire une belle carrière. En face d’elle je suis le candidat pressentie au titre suprême. J’ai beaucoup d’ambition, je me défini même comme un danseur de l’extrême. Je suis loin d’être modeste, bien au contraire j’annonce même ma prochaine réussite. Elle, confiante en ses qualités, se présente devant un jury au regard noir l’air pessimiste. Elle s’est préparée depuis si longtemps à répéter ses gammes qu’elle s’oblige à rester concentrer, à garder la flamme. En attendant, sur un autre tableau, je patiente en coulisse à me pavaner devant des dames. Je suis sûr de moi, j’ai déjà la tête à la fête qui suivra. Elle s’élance dans sa prestation que je regarde d’un œil narquois. Le jury reste attentif à la justesse de sa chorégraphie. Elle ne commet aucune erreur, c’était déjà son premier défi. Elle peut espérer intégrer l’Académie, envisager son avenir différemment. Elle n’aurait plus à subir les moqueries d’un ami qui ce soir est d’ailleurs absent. A mon tour je me présente devant un jury impassible face à mon air fier. Cette place à l’Académie est pour moi je n’ai pas à m’en faire. Je m’avance avec assurance pendant qu’elle guette de ma part un décrochage. Mon jeu de jambe peut faire preuve de rudesse mais je reste élégant tel un danseur sur un nuage. Mon aisance provoque chez elle de la rage d’autant que des applaudissements viennent clôturer mon passage. Je me vois déjà signer le contrat tant attendu. Dans mon clan c’est l’euphorie et j’imagine que pour elle c’est le coup de massue. Après avoir délibérer longuement le jury convoque les candidats ; Elle se présente tremblante, presque sans voix. Pour ma part j’ai déjà diffusé ma victoire écrasante dans tous les médias. Le jury annonce leur sélection pendant que l’on se regarde. Elle tombe alors à genou en pleure, elle s’effondre. Je reste debout presque ahuri, les yeux dans le vide, pensif. Elle se relève tout doucement, fixant le jury qui a tranché dans le vif. En 10 secondes, elle leur dit merci et s’en retourne en coulisse. Je comprends alors péniblement que j’ai perdu ma place à l’Académie au bénéfice d’une Miss. Inacceptable je me dis, et c’est honteux que je regagne mon camp pendant qu’elle se délecte de ce contrat qui récompense ses années d’entrainements.
Le point sera rouge ou blanc ce n’est pas très important. Du rêve au délire, du délire au rêve il n’y a qu’un pas qu’un groupe d’ami franchit continuellement. L’impro ce n’est pas toute notre vie. Ça reste notre plaisir partagé avec envie chaque lundi. Les catégories vont s’enchainer encore et encore, nous donnant l’occasion de démontrer que l’impro c’est l’alliance de l’esprit et du corps. Le public nombreux, sera conquis comme à l’accoutumé. Il n’en a pas toujours été ainsi à nos débuts à St-André. Tout le monde est à sa place, le décor reste planté. C’est la fin du match et on est content pour les étoilés. Du rêve au délire, du délire au rêve il n’y a qu’un pas. Je ne sais pas pour vous mais moi j’y vais de ce pas…

mercredi 4 mai 2011

A LA CROISEE DES CHEMINS


Y Dor koué ?

Ayé, à la croisée des chemins il se passe bien des choses surtout la nuit. Dans le noir étoilé il y en a qui profite du sommeil des autres pour agir sans bruit. Tels des ninjas ils se faufilent rapidement entre les buissons. Il faut être discret, ne pas se faire remarquer pour mener à bien sa mission. Tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. La cible ne se doute de rien, il dort avec les siens. Il est loin d’imaginer ce qui l’attend demain à la croisée des chemins.
La croisée des chemins est un lieu diabolique en tous cas pour certains. Là où on y voit que faits maléfiques, eux y voient le moyen de changer le cours d’un destin. L’idée est toute simple, faire en sorte que tous se sentent concernés. Et ça marche car l’être humain reste faible qu’il soit croyant ou athée. Personne n’ose rouler par-dessus cette préparation trop souvent attribuée aux malbars. Une préparation à base de fruits pourris et d’os de poules noires. Un démoniaque mélange délicatement laissé à vue à la croisée des chemins.
La croisée des chemins c’est apparemment là que se retrouvent les dieux. Moi je dirais qu’elle attire tous les démons des cieux, mais à dire cela je risque de me récupérer un cadeau au bout de ma rue. La crainte de l’inconnu engendre des comportements très inattendus. C’est sans doute pour cela qu’il y en a qui passe leurs nuits à surveiller de leur balcon. Ils sont aux aguets, cachés derrière leurs rideaux à jouer les espions. Ils observent le moindre mouvement de leur maison à la croisée des chemins.
La croisée des chemins est un passage obligé. Le petit sorcier made in Réunion croit dur comme fer que son ennemi viendra à y passer. Le sortilège fera alors son petit effet sur le pauvre malheureux. Il va être envouté, pris au piège pour avoir regardé une volaille ensorcelée dans les yeux. Il va subir la colère impitoyable de la déesse « Chiasse ». La chance va l’abandonner à moins qu’il se rende à la chapelle d’en face. Sa guérison dépendra du sachet alimentaire qu’il devra déposer à la croisée des chemins.
A la croisée des chemins il y a ceux qui viennent pour punir. Mais si on regarde bien on verra aussi ceux qui viennent pour se repentir. Le malheur des uns doit absolument faire le malheur des autres. Si je suis dans la merde c’est sûrement de sa faute. Peu importe pourquoi et comment ça ne peut pas être autrement. Quelle souffrance quand je vois autant de vie chez mon voisin. Qu’il savoure en silence, cette nuit je lui exprimerai ce que je pense à la croisée des chemins

jeudi 21 avril 2011

QUE DIEU TE PARDONNE


Y Dor koué ?

Ayé, après 11 jours d’audience le verdict est enfin tombé. Juliano VERBARD a prit 9 ans et selon Alexandre ce n’est pas cher payé. Au cumul des condamnations ce gars là aura pour résidence principale une prison, mais dommage pour lui il ne pourra pas avoir qui il veut dans son salon. D’ailleurs le service pénitencier ne lui laissera pas le choix de ses colocataires. Ses geôliers vont même se faire le plaisir de lui caler des visites aux heures de prières. Il doit maudire le jour où il a cru voir la vierge dans la fumée du joint qu’il tirait. Casanova AGAMEMNON lui-même ne serait pas allé à de telles visions insensées. Lui au moins il a tenu son rang, il a fait honneur à sa réputation, il est resté au premier plan sans aller jusqu’à baisser son pantalon. Juliano VERBARD a voulu se la jouer grand bandit et résultat il va croupir en prison pour la vie. Les jurés l’ont désigné coupable avec quelques uns de ses compères. Tant pis pour lui, il avait qu’à être athée ça lui aurait évité ce type de galère. Il a fait beaucoup de mal et c’est normal qu’il paie pour ses crimes. Et s’il pense avoir été élevé au rang de star faut qu’il sache qu’il ne mérite pas qu’on l’honore avec un film. On a suffisamment écrit sur lui faut qu’on passe à d’autres sujets de discussion. Tiens, le thème « les réunionnais assistés » attise déjà beaucoup les passions. Allez salut Juliano, bon courage et rendez vous dans 30 ans. Profites en pour te repentir et embrasse Marie pour moi si tu la vois pour de bon…

mardi 12 avril 2011

RECHERCHE MAISON


Y Dor koué ?

Ayé, c’est fou comment des propriétaires peuvent louer chers leurs taudis. Nichés dans des zones à risques infestés de moustiques les maisons sont hors de prix. Même avec une aide au logement y a pas moyen que j’y mette un doigt de pied. De toute façon l’État me refuse tout aide sous prétexte que je me lève tous les matins pour aller travailler. Après y en a qui sont pas mal mais pas mal du tout, mais si c’est pour crécher tout près des nuages je ne suis pas d’accord du tout. J’aurai l’air frais c’est sûr et le climat idéal pour rester sous ma couette. Et quand je serai debout j’irai à la chasse me faire quelques bêtes. Je ramènerai quelques tangs, peut-être si je m’y prends bien. Au pire je me ferai quelques chats ça passera en civet vu sa ressemblance avec le lapin. Mais pour l’instant la vie civile et citadine ne me dérange pas. Alors cette maison j’aimerai qu’elle se situe sur le littoral, dans les bas. Je ne vise pas le grand luxe, juste un peu, à peine, juste de quoi me donner envie d’y rester, juste une maison que j’aime. Qui n’a pas 50 marches d’escaliers entre le salon et la chambre du 3ème, qui n’a pas une forêt de bambous qui lui enlève toute la lumière du soleil, qui n’a pas un jardin entretenu par une taupe et des milliers de sauterelles, qui n’a pas la même porte d’entrée et de sortie que la mère du propriétaire, qui n’a pas la jungle en point de vue quand on vous promet de voir la mer. Bref une maison toute simple où je pourrais poser mes fesses en soupirant de plaisir. En même temps ce n’est que le début des investigations dans cette volonté de partir. Le préavis est prêt à prendre la direction de la poste quelque soit le délai à respecter. 3 mois, 2 mois, 1 mois ce n’est pas un problème je serai ailleurs d’ici juillet. J’invite mes camarades à se rapprocher de moi et peu importe leur musculature. Même montés comme un « boi bichète » chez moi vous aurez toujours fière allure. Y aura de tout à porter, du stylo à plume au frigo. Je laisse les plumes pour les femmes et tout le reste aux hommes bien costauds. J’offre à boire et à manger, enfin pas trop non plus, parce qu’à trop boire et manger y en a qui rapidement n’auront plus de jus. En attendant si vous entendez parler d’une maison à louer, faites moi signe ou sinon soyez gentil, laissez moi vos coordonnées. Je me ferai un réel plaisir de vous écrire ou de vous appeler…

samedi 9 avril 2011

LE PARDON DE JULIANO VERBARD



Y Dor koué ?


Ayé, on reparle à nouveau de Juliano VERBARD et ses acolytes. On le pensait en train de pourrir dans une prison avec les mouches et les mites, et voilà qu’il est encore au devant de la scène avec cette histoire d’enlèvement. Toutes les chaines locales en parlent avec images et témoignages poignants. Juliano VERBARD est devenu au fil du temps le réunionnais le plus connu de l’île. Ce cafre typé malbar fait la une des journaux de face comme de profil. La prison ne l’a pas beaucoup changé niveau physique. Il a toujours la tête des mauvais jours à faire fuir n’importe quel moustique. C’est sûr que lui le chikungunya il n’est pas prêt de l’attraper. On attend qu’il reconnaisse ses fautes, avoue ses erreurs du passé, admette qu’il est bien celui qui a commandité l’enlèvement du petit Alexandre. Ça fait beaucoup pour un gourou qui a l’appui éternel de toute sa bande. 15 adeptes du Petit lys d’amour, 15 fidèles qui croient en lui dur comme fer. Des croyants qui ont vu en lui leur guide spirituel, leur père. Aucune raison de croire donc que les choses vont inquiéter le célèbre Juliano VERBARD. Et là, patraque, le charismatique Petit Lys d’amour surprend tous ceux qui sont venus le voir. Il demande pardon… il demande pardon… Mais il prend les gens vraiment pour des cons ? Lui qu’on croyait indestructible, ancré dans ses délires de vision de la Vierge, il craque à peine au bout de 5 jours d’audience comme une petite merde. Qu’est ce qu’il a à demander pardon aux victimes de ses conneries. Hein, qu’est ce qu’il a à se rabaisser alors qu’on attend tellement de lui. En fait Juliano VERBARD n’est rien du grand bandit qu’on croit. Comme un chien galeux il baisse la queue dès qu’on élève la voix. Il n’y a qu’avec Fabrice MICHEL qu’il a pu se dresser droit comme un I. Il n’y a en effet qu’avec lui qu’il a dû montrer c’est qui l’homme dans le lit. Il reste encore 10 jours avant la fin de cette mascarade. Il reste encore 10 jours et quelle va être la réaction de ses camarades ? Eux aussi vont se mettre à genou dans la salle du palais de justice. Ils vont réclamer l’indulgence de la cours pour éviter les pires supplices. La secte « Cœur douloureux et Immaculés de Marie » vient de perdre de son prestige. Dès le jugement tombé elle fera même parti d’un insignifiant vestige. Autant de bruit pour se rendre compte que Juliano VERBARD n’est qu’un petit ridicule. On l’a porté si haut que c’est grâce à nous qu’il a réussi à péter plus haut que son cul. Aujourd’hui il n’y a plus que dans le JIR qu’il tire la couverture à lui. Le Qotidien l’a déjà mis dans un encart sur le côté en attendant lundi. D’ici là ce sera peut-être Alexandre et sa famille qui demanderont pardon. Heuu, non ça, ça n’est- pas envisageable quoi que drôle si ça arrivait pourtant. Mais bon je compte sur LM pour nous retracer le déroulé de ce qui se passe au tribunal. Quant à Juliano VERBARD c’est une déception totale. Alors qu’on le condamne à la peine maximum parce que c’est tout ce qu’il mérite. Qu’il aille se faire déchirer le « ti po yaourt », lui et toute sa clique. Et qu’on arrête de nous parler du Petit Lys d’amour ce détraqué de la religion, incapable de tenir son rang jusqu’au bout avec son misérable « pardon ». Alexandre attendait sans doute cela mais je n’en suis pas si sûr. On ne fait pas autant de km en avion pour se contenter de voir Juliano VERBARD faire son joli cœur quand il est dos au mur. Ce qui est sûr c’est que bientôt c’est plus que le mur qu’il aura dans le dos. Pour de nombreuses années il se verra étiqueter un quelconque numéro qui fera de lui un prisonnier comme les autres à moins… à moins qu’on lui fasse la peau…

samedi 2 avril 2011

UNE MERE A OUBLIER


Y Dor koué ? Ayé, j’ai besoin d’amour, j’ai besoin de ma mère. J’ai surtout besoin de l’amour de ma mère. Je n’ai pas encore atteint l’âge adulte et on veut m’amener de force dans ce monde que j’insulte. J’avais une mère, une femme que j’ai vue aimante. Elle me prenait dans ses bras telle une mère bienveillante. Vaillante et fidèle c’était pour moi la mère modèle. Je ne pouvais imaginer femme plus belle qu’elle, alors pourquoi est-elle partie comme ça du jour au lendemain, sans un mot, sans explication en me laissant sur ma faim. Je m’en veux de ce départ, je me reproche de ne pas avoir été à la hauteur. Je me dis que tôt ou tard elle reviendra me rassurer, m’enlever toutes mes peurs. Aujourd’hui je grandis dans une famille qui n’est pas la mienne. Une famille aux habitudes contraignantes qu’on me demande de faire mienne. J’ai tout ce que je veux, j’ai droit à tous les plaisirs. Pour me faire une place on satisfait le moindre de mes désirs. Je n’ai rien demandé à part d’être aimer. Ma mère me manque et j’ai beau la réclamer, c’est une autre femme qui me câline avant de me coucher. Je ne peux pas lui en vouloir, elle fait au mieux c’est clair. Au clair de la lune j’espère qu’on puisse exhausser mes prières. J’ai juste envie que ma mère me revienne, qu’elle m’enlace comme avant, qu’elle me retienne. Je bascule parfois dans une colère noire quand les autres me traitent d’enfant bâtard. Je me contiens mais qu’est ce qu’il m’arrive. On me parle d’aller voir un psy, d’aller consulter un spécialiste. Tout ça parce qu’ils m’ont vu m’isoler l’air triste. Je ne suis pas fou, non je ne perds pas la raison. Ai-je raison ou tord de croire qu’ici ce n’est pas ma maison ; Je rêve de rentrer chez moi, je rêve de repartir d’où je viens. J’en ai marre de ces gens qui me reprochent mes va et vient. Ma mère est là dehors, pas loin je le sens je le sais. On m’a parlé d’elle, on m’a dit où elle habitait. Une case en bois sous tôle sans eau ni lumière. Elle aurait refait sa vie avec un homme, un ancien ami de mon frère. J’irai bien lui rendre visite mais pense t’elle encore à moi. Me reconnaîtra-t-elle quand elle entendra le son de ma voix. Je n’ose y croire, elle est partie depuis si longtemps. De toute façon comment peut-il en être autrement. Elle a appris à aimer d’autres personnes d’autres enfants. Moi son propre enfant je fais parti de ses erreurs d’adolescentes. C’est quoi l’amour d’une mère je ne le sais même plus. Mais maintenant je m’en fou, l’amour moi je l’apprends dans la rue. Si demain ma mère s’avisait de vouloir me retrouver, je lui dirais juste que je l’aime et je l’aimerai tant que j’arriverai à l’oublier…

dimanche 27 mars 2011

HYUNDAI, HYUNDAI NOUS ENC...


Y Dor koué ? Aye, les concessionnaires ne sont plus ce qu’elles étaient. Impossible de leur faire confiance c’est surtout ça la vérité. A Hyundai par exemple, celui qui se situe tout près du journal « le Quotidien », et bien eux ils prennent vraiment les gens pour des moins que rien. Je ne vais pas citer de nom même si l’envie me démange, mais ces imbéciles méritent que je leur fouette le dos pendant mes repos du dimanche. Pourtant tout avait bien commencé avec ce vendeur à la langue bien pendante. Il a dit tellement de chose que je n’ai retenu que sa chemise rose et son jean moulant. Il se la jouait bavard genre je sais tout, faites moi confiance. Il avait l’air de s’y connaitre c’est sans doute ce qui fait que j’ai manqué de vigilance. Pourtant plein de signaux aurait dû m’alerter. Il a su m’endormir avec ces explications techniques à peine maitrisées. Mais putain qu’il causait cet enculé de grand con. J’aurai aimé qu’il se taise qu’il ferme sa grande gueule pour de bon. Mais bon il faisait son travail, un travail où il faut vendre à tout prix. Un travail où on est embauché à condition d’avoir un CV qui précise qu’on sait mentir. A Hyundai Ste-Clotilde le mensonge fait parti du bagage du commercial, du bon vendeur. Le summum serait même de venir dans la boite sans vraiment avoir de cœur. Car du cœur il ne faut pas en avoir pour vendre aussi chère une voiture aux multiples défaillances. Du cœur il ne faut pas en avoir pour refuser d’admettre que c’est abusé des gens, de leur confiance. Oui je sais c’est le métier qui veut ça. J’ai bien compris que dans ce milieu le client n’est pas le roi. Parce que si c’était le cas, le chef de fil de cette bande de comique aurait envoyé sa bande de comédien ambulant travaillé dans un cirque. Au lieu de cela il est là à justifier leurs bêtises, leur dangerosité. Le big boss plus big que boss reçoit ses clients dans son bureau climatisé. Au courant que sa boite a vendu une voiture ridiculement soumise à des incessants problèmes, il refuse tout geste commercial alors qu’il est au sommet de la chaine. En d’autres temps, en d’autres lieux je lui aurai mis un bon « taba dan sa guèl », mais on m’a appris à être plus diplomate, à mettre du sucre dans mon miel. Le patron de Hyundai Ste-Clotilde n’est pas celui qu’on croit. En tout cas pour se défiler il n’hésite pas à pointer ses employés du doigt. Les traitants d’incompétents, d’intérimaires qui ne seront pas maintenus en fonction. Il les fustige bien comme il faut, c’est tellement si simple quand on est le patron. Ce patron soulier vernis, avare de solutions au bénéfice de ses clients, n’a pas compris qu’on ne va pas lui lâcher la grappe aussi facilement. J’espère qu’il les a bien accrochés parce que ça va péter. Ça n’ira pas jusqu’à lui mélanger le blanc au jaune mais qui sait. À ce qu’il parait les bons comptes font les bons amis, alors si ce troubadour veut ne pas se faire encore plus d’ennemi, va falloir qu’il assure le service pour lequel il a été payé. On ne lui demande pas la lune juste une voiture clean et prête à rouler. Si l’envie vous prend de vouloir vous acheter un véhicule, évitez Hyundai Ste-Clotilde où le slogan n’est autre que : You and I vous encule…

jeudi 24 mars 2011

LE RÊVE EST PERMIS


Y Dor koué ?

Ayé, je vais faire travailler mon imagination. Longtemps resté sur la touche je compte bien prendre une place en pole position. Je ne veux doubler personne, loin de moi cette idée. Mais qu’est ce qu’il est bon d’être au moins une fois premier. La lune me guette chaque soir en me demandant ce que je fais. Elle m’éblouit de toute sa splendeur en espérant de moi une réponse, mais je me fous de son éclat, je fuis, je fonce, la tête pleine d’idée, la tête remplie de mystère à élucider, bien décider à donner corps et vie à une image avant le dernier coup de sifflet. Les dés sont jetés je le sais et j’espère encore tirer un six. Si je peux je veillerai même à être moins indécis. Hum hum, je fais quoi, j’y vais j’y vais pas ? Passablement sans voix je tente de ne pas me bruler les doigts. La flamme se fait de plus en plus chaude, je tente une approche tel un chat aux aguets, qui rode. J’y vais doucement, presque au ralenti. Chuuuuuuut, je me dis, il ne faut pas faire de bruit. Mon imagination me joue parfois des tours, je pourrais mettre ça sur le compte de la nuit mais il fait presque jour. J’entends sans voir, je goutte sans toucher. Le prix à payer est déjà fixé. Les mots se veulent rassurant, mais le manque à gagner est trop important. A ce rythme moi aussi je vire au rouge flamboyant. Pas de colère exprimée, juste une manière d’exposer un ressentiment. A ce qu’il parait, l’appétit vient en mangeant. Je découvre une nouvelle saveur au parfum très alléchant, un mets délicat et fragile qui aiguise les sens. Sensiblement amer et doux à faire sortir n’importe quel damné de son silence. Mon imagination s’autorise un vol plané dans toutes les directions. L’atterrissage n’est pas encore confirmé selon le pilote de l’avion. Il faut profiter de ce ciel toujours aussi clément, qui n’a de place pour aucun nuage, même les plus blancs. J’entends la voix d’une sirène ou est ce encore mon imagination ? Je perçois une ombre, une forme en pleine évolution. Face à elle, je compte bien l’amener à donner réponse à ma question.

dimanche 20 mars 2011

TSUNAMI


Y Dor koué ?

Ayé, hier encore je me rendais au boulot l’esprit tranquille. 20 mn de trajet en voiture pour traverser 3 petites villes. Il fait beau, joli ciel bleu qui annonce une belle journée. Il fait chaud certes mais après tout on est en été. 38° à l’ombre dès 10h le matin, obligé de rouler la clim à fond, et malgré ça t’as de la sueur qui te dégouline du front. Pour passer le temps j’écoute la radio constamment branché info. L’actualité locale toujours peu réjouissante avec fait divers à gogo, et là d’un coup on te parle d’ailleurs, d’un pays que tu ne connais qu’en photo. Tremblement de terre et tsunami voilà les mots qui sortent de mon autoradio. Au même moment j’arrive au boulot et personne n’est au courant. Ils sont dans leur quotidien à peine si mes collègues m’entendent. L’info est mise aux oubliettes parce qu’il ne faut plus perdre de temps. Faut faire avancer les dossiers on reparlera du Japon plus tard. En fait on ne reparle pas du Japon, à part quand je rentre chez moi le soir. La télé me donne une idée plus précise du drame qui s’est joué. Pas de commentaire à faire je ne fais que regarder, écouter. Regarder ces gens apeurés qui tiennent à peine debout. Écouter ces journalistes qui racontent comment tout tombe de partout, jusqu’à cette vague noire dévastatrice et là c’est… silence. Scotché devant la télé je me dis que ceux qui s’en sortent auront de la chance. Qu’est ce qu’il y a à faire face à autant de déchainement ? Rien à part constater les dégâts et s’occuper des survivants. On est bien loin de tout ça ici à La Réunion, enfin c’est ce qu’on se dit. Qu’en sera-t-il de si l’on devait connaitre un tsunami ? Je crois que le prix de l’immobilier sur le littoral risque de chuter et la route en Corniche sera une bonne fois pour toute balayée. Et je ne vous parle pas de nos plages qui ont déjà tendance à disparaitre. Voyez les Roches Noires mais apparemment personne ne s’en inquiète. Tant pis, ce qui se passe dans le monde ne nous servira jamais de leçon. En même temps, la Réunion ne connaitra sans doute jamais ce qui se passe au Japon

vendredi 4 mars 2011

UN VOTE POUR 2020


Y Dor koué ?

Ayé, nos élus sont en ordre de marche pour les prochaines élections. C’est reparti pour des discours et autres promesses à la con. Le département est en pleine ébullition à tous les étages, et Nassimah doit se poser mille questions avec tout ce remue ménage. Ils sont nombreux à convoiter son siège au palais de la Source. Même le Patrick SAVATIER s’est mis dans la course. Bon c’est sûr qu’il ne franchira même pas le premier tour, mais c’est courageux de sa part d’aller affronter ces vieux vautours. Je lui apporterai bien mon soutien sauf que je ne l’aime pas. Me demander pas pourquoi c’est comme ça je ne l’explique pas. Pas parce que je le trouve arriviste dans ce qu’il fait. Non, car ce serait admettre qu’il profiterait de la situation pour se faufiler. Il a certainement fait des heureux par le biais de son association « Monmon Papa lé la », une ingénieuse idée pour se faire un nom, une place au fil des mois. Ah bin merde alors, ça fait plus longtemps qu’il papillonne dans l’île. Oui c’est sûr il est fort le gars, je le trouve même très habile. Habile il l’est aussi le boutonneux Didier ROBERT. Bon lui il est content, il n’a pas à subir le vote des électeurs. Il a son joujou avec sa pyramide inversé. Un joujou vaillamment gagné en promettant 2000 bus aux gentils réunionnais. Alors Didier « kwaféla !! » t’as perdu la mémoire. Je te trouve pourtant bien jeune pour souffrir d’Elsheimer. C’est sans doute un petit oubli de ta part, enfin on va dire ça. T’es sûrement plus occupé à d’autres taches moins ingrates. En attendant on se tape toujours des plans de circulations des plus galères, pendant que toi et tes compères vous avalez foie gras, champagne et autres produits extrêmement chers. Je paye le prix fort pour ne pas dire le maximum pour un simple billet d ‘avion. A croire qu’on ne veuille pas que je quitte la Réunion. Mais moi aussi je veux voir du pays, visiter d’autres régions. Je veux sortir de mon quartier, de ma ville où on me demande d’attendre 2020 pour quelques plans d’eau. Sin-dni comme l’appelle maintenant Mr le maire est soit disant le chef lieu mais on est loin d’avoir tout ce qu’il faut. Il me fait rire le Gilbert ANNETTE. Quand tous ses projets aboutiront, lui-même aura disparu de la planète. Il se prend pour un grand Homme à partir de son bureau de sinistre maire. Il signe des conventions à droite, à gauche mais sait-on vraiment ce qu’il y a derrière ?. En coulisse il doit se tramer pas mal de trafics. On me dira que tout ça c’est normal, c’est de la politique. Mais j’aimerai bien qu’on m’explique ces poignets de mains hypocrites, qui se transforment en joutes verbales dès que les caméras se mettent en position « on ». Même avec la pire des chiasses ils veulent nous montrer qu’ils sont toujours en forme. Pète un coup j’aimerai leur dire, faut qu’ils se relâchent. Qu’ils enlèvent leur cravate et chemise manche longue auréolés de taches. Il fait chaud comme jamais et ils s’évertuent à nous la jouer bal costumé. Ils s’aventurent à visage découvert, même pas besoin d’avancer masqué. De toute façon on les connait maintenant. On a appris à les reconnaitre comme les envahisseurs de David Vincent. Pas d’index plus long que les autres doigts de la main. Non rien de cela pour nos amis politiciens. Non, car eux ils sentent juste la merde, cette merde qui m’empêche de respirer. Cette merde qui m’empêche de rester à leur côté pendant qu’ils ressassent leurs discours maintes fois répétés. Moi je ne les écoute plus, je ne les entends plus et mieux je les envois chier, qu’ils soient sénateurs, maires ou députés. Par respect pour ceux qui se sont battus pour me donner ce droit, j’irai couler mon bulletin dans l’urne en espérant avoir un minimum de poids. Je ne lâche pas l’affaire pour autant, non surtout pas, car même en votant blanc ces cons là rechercheront toujours ma voix…

samedi 26 février 2011

LA MEDAILLE D'HOMME


Y Dor koué ?

Ayé, ça a commencé comme ça. Des insultes de sale noir dès notre arrivée au Moufia. Des propos racistes qu’on fait mine de ne pas entendre pour se faire accepter par les uns et surtout par tout le monde. Être accepter ou se faire rejeter, la question était constamment posée. Premier jour de classe, première rentrée à l’école des Badamiers. J’étais en CE1 mais le directeur insistait pour me laisser en CP. Quel con celui là j’avais déjà envi de le gifler. Au bout d’une heure après m’avoir fait compter jusqu’à 100, il m’a mis dans une classe à mon niveau soit disant. Si ma mère avait su, sûr qu’elle lui aurait dit ce qu’elle pense. Sûr qu’il n’aurait pas attendu les dates prévues pour se prendre des vacances. S’en sortir, prouver ce que l’on vaut, sans rien espérer de la vie, pas le moindre cadeau. J’ai tracé ma route souvent en solo, sans rien partager de mes envies et ça depuis que je suis ado. Je rêvais d’une belle maison et d’un boulot super bien payé, de relations amoureuses où j’aurai toutes les femmes à mes pieds. Je n’ai jamais douté c’est bien là ma force, même quand le mal s’était invité chez moi avec force. J’ai eu du mal à le chasser, à le mettre dehors, il était fort le diable même au corps à corps. J’ai bien appris quelques prises de jiu-jitsu brésilien, mais dans cette bataille ça ne me servait vraiment à rien. Ça a commencé comme ça. Des mots mal placés dans une conversation tard le soir. Des paroles mal venues qui rendent fou de désespoir. La rage d’avoir tout gâché mais le bonheur d’être enfin libéré. La vie est belle et offre de belles perspectives quand on sait l’apprécier. J’apprécie d’autant plus lorsque les blessures du diable s’inscrivent dans le passé. Ce passé n’est plus présent aujourd’hui. Je lui ai tordu le cou sans ménagement, avec mépris. Ça a commencé comme ça. Un mail, un coup de fil, plusieurs textos et pas seulement 2 ou 3. L’ambition d’aller plus loin qu’on soit à 2 voire même à 3. Le chemin s’avère sinueux, parsemé d’embûches. Rien à voir avec le fleuve tranquille que j’imaginais à 15 et plus. J’ai la haine de mon peuple ou plutôt de leur leader. Des êtres incapables d’apprécier l’homme dans toute sa splendeur. J’ai l’amour des miens, de ma mère, de mon frère, de mes sœurs. J’ai l’amour qu’il me faut pour ne plus vouloir m’en défaire. Ça a commencé comme ça. Une pomme croquée avec gourmandise selon moi. Une simple pomme qui a scellé le sort de l’homme et de la femme, qui doivent dorénavant rivaliser de stratagème pour que s’éternise la flamme. L’histoire s’est construite sur de petits détails. Moi mon histoire a failli me mettre sur la paille. J’en ressort grandi et juste pour ça, je m’offre la plus belle des médailles…

samedi 19 février 2011

TÔT OU TARD


Y Dor koué ?

Ayé, il est temps de penser à l’avenir. Il est grand temps de vraiment y réfléchir. Bientôt 4 ans qu’elle est sur Terre à gambader dans tous les sens. Bientôt 4 ans qu’elle me fait surtout courir dans tous les sens. Qui a dit que les enfants n’avaient pas d’endurance ? Celui là devait être un gros dormeur durant son enfance. Le mien d’enfant, elle croque la vie à pleine dent. Des petites dents encore fragiles surtout celles de devant, mais admirablement féroces quand elle joue les mécontents. Ses camarades de jeux en gardent de douloureux souvenirs. Et dire qu’elle était appréciée des autres parents serait mentir. Il est donc grand temps de réfléchir à l’avenir. Dans quelle activité je vais bien pouvoir l’inscrire cette petite. À l’origine j’avais pensé au foot mais je me suis emballé un peu vite. Après recherches j’ai constaté que le foot féminin n’était pas médiatisé. Fan de l’OM je ne désespère pas de faire d’elle une véritable passionnée. En attendant j’ai pris des renseignements auprès de la piscine municipale. Elle aime l’eau et faire des longueurs ne devraient pas lui faire de mal, mais ces abrutis n’acceptent les tout petits qu’à partir de 6 ans. Comme s’il y avait un âge pour apprendre à nager aux enfants. En même temps je n’ai pas besoin de ces incompétents. Ma fille fera comme moi, elle apprendra en nageant. Bon moi je n’ai pas beaucoup appris selon ceux qui m’ont vu nager, mais croyez moi, elle, elle saura flotter là où j’ai tendance à couler. Pour l’instant elle s’adonne gentiment à la musique. Le piano et la guitare émettent quelques sons basiques, qui je l’espère se transformeront un jour en jolies mélodies. Sans doute qu’une initiation musicale serait la bienvenue aujourd’hui. Après qu’elle maitrise l’instrument ou pas… Du moment qu’elle s’amuse ça me suffira… amplement…. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt à ce qu’il parait. Maintenant je comprend mieux pourquoi elle rejette autant les grasses matinées

mardi 8 février 2011

LES SOIREES CHAPEAUX DE LA REINE


Il était une fois la Belle et un gars pas spécialement charmant. Une belle au doux regard, un gars qui se prend pour un prince mais sans le cheval blanc. Ils se rencontrent un soir d’été chez la Reine ALE Masil. La Reine qui aime à tuer ses détracteurs avec son légendaire fusil, organise comme chaque année une soirée pour ses fidèles admirateurs. Le chapeau est de rigueur et qu’importe sa grandeur, qu’importe sa couleur. Quelques troubadours grassement nourris par la Reine bien aimée, égayent la soirée pour des convives modestement habillés. La Reine avait prévenu, sa demeure abrite un plan d’eau. Elle compte bien voir ses invités se mouiller avec ou sans maillot. L’alcool coule à flot et pour ceux qui ont les crocs, les cuistots ont mis sur la table toute sorte de viande et multiples gâteaux. La Belle, arrivée la première, discute gaiement avec quelques compères, des frères d’armes qui ne boivent rien d’autre que de la bière. Le gars pas spécialement charmant, lui, arrive bien plus tard pour pas changer. Une attitude de retardataire qu’il décrit même comme une grande qualité. La Reine lui pardonne volontiers et lui laisse même une chambre où se reposer. Le gars connait déjà les lieux et expédie rapidement la visite. Il a vu la Belle et veut très vite la rejoindre sur la piste. Leurs regards se sont déjà croisés mais ils font encore attention. Tous deux se connaissent et n’ont jamais osé se parler de front. Les sujets de la Reine se font de plus en plus nombreux, pendant que chanteurs et danseurs mettent de plus en plus le feu. La Belle se laisse aller à cette ambiance très entrainante. Elle n’a pas beaucoup de technique mais son corps se déhanche dans la chaleur ambiante. La magie opère peu à peu. Est-ce possible ? est ce imaginable qu’il ya ait entre eux un sentiment amoureux ? Noooooon, d’ailleurs, la Belle comme dans un conte de fée, quitte, aux environs de minuit, les festivités. Le gars a beau essayer de la retenir, mais la Belle a pris d’autres dispositions et elle doit s’y tenir. Aucune déception ne se dégage dans le cœur du gars pas spécialement charmant. Juste la satisfaction d’aller se coucher avec un sentiment naissant. Il était une fois la Belle et un gars pas spécialement charmant. Que sont ils devenus ? Ont-ils eu beaucoup d’enfants ? Ceci est une autre histoire qui fera sans doute l’objet d’un autre écrit

ADMV pour ML

jeudi 3 février 2011

LE TRAVAIL ET LA SANTE


Y Dor koué ?

Ayé, il parait que le travail c’est la santé. J’ai beau tourné dans tous les sens mais à ce rythme le travail va me tuer. J’ai essayé toute sorte de petits boulots avant de trouver ma voie. Une fois et seulement une fois je me suis mis au jardinage dans les hauts du Moufia. J’y suis allé tranquille sûr de moi et en savate deux doigts. Les fourmis m’ont accueillie joyeusement. Je les ai vus s’attaquer à mes pieds précipitamment. J’avais vu Rocky la veille alors j’ai essayé de me dire « j’ai pas mal » malgré les rougeurs sur mon gros orteil. Mais j’ai craqué au bout de 5 minutes et je me suis tiré sans rien réclamer. Quelques fourmis se sont accrochées pendant que je courais. A coups de gifles sur mes jambes j’ai réussi à les faire tomber. Alors si jardiner ça consiste à se faire agresser, je préfère laisser ça aux gens plus qualifiés. Car c’est aussi ça la réalité. Pour faire un métier il faut se spécialiser. Du coup j’ai tenté la vente de produit au téléphone. Le but était de vendre des packs de voyage à un listing de personnes. J’ai fait 3 jours de formation avant qu’on m’installe sur un poste. Salle climatisée, un bureau bien sympa et 2 outils : un téléphone et l’annuaire de la poste. A chaque pack vendu je récupère un pourcentage sur le contrat signé. Pas de fixe malheureusement, faut juste vendre un maximum aux clients sélectionnés. Dans mon équipe y avait des cadors, des gens qui sont apparemment fait pour ça. J’ai été régulier, respectant mon planning durant tout le mois. Oui je ne suis resté qu’un mois, ce n’était pas possible de rester plus longtemps. En effet au bout d’un mois je n’avais gagné que 50 francs. Tout ça pour un misérable voyage à Maurice vendu à un couple sans enfant. Je crois que j’ai été honnête avec moi-même, fallait que j’aille voir ailleurs. Ma mère s’était bien moquée, elle qui bossait durement sans compter ses heures. Heureusement que j’ai quand même ramené 50 francs. Ça m’a permis de ne pas rentrer bredouille et ainsi valoriser ce que j’ai fait de mon temps. Beaucoup de temps perdu c’est sûr vu ce que ça rapporte, mais dans ma tête je me suis dit que cette expérience peut m’ouvrir des portes. En vérité ça n’a servi à rien car beaucoup de portes sont restées fermées. A croire qu’il y avait une note qui circulait avec ma photo agrafée, où il était écrit : « celui là il ne faut surtout pas l’embaucher ». Alors j’ai finalement atterri au RSMA de St-Pierre avec, à l’époque, tous les loubards du coin. Y en a qui faisait vraiment peur, je les voyais plus faire coupable que témoin. Si je devais commettre un crime, sûr que je ne voudrais pas les avoir dans mon sillage. Le jury m’aurait mis au trou juste en voyant leur visage. Vite fait j’ai demandé d’arrêter l’armée. Je crois que le Capitaine avait compris que je n’avais pas ma place auprès de ces délurés. Après le mois de classe il m’a renvoyé du RSMA. Réformé, c’est ce qui était écrit sur le document que m’a remis le secrétariat. Ouai, super mais ça veut dire quoi ? En fait je n’ai pas cherché à comprendre, j’ai pris mes clics et mes clacs sans rien attendre, et j’ai débarrassé les lieux. Au passage j’ai ramené dans mon sac le short et le blouson bleu. Ce blouson bleu que certains mettent encore pour marquer qu’ils ont appartenu à l’armée. En tout cas l’armée, moi, elle ne m’a rien apporté. Je me suis rabattu sur les études en m’inscrivant à l’université. Belle période je dois dire surtout quand je me remémore les filles rencontrées. Ah les files de l’université, ce sont des étudiantes très studieuses. Elles étaient facile d’accès voire même très curieuses. Et je trouve très bien qu’une étudiante ait le sens de la curiosité. Avec quelques amis on les aidait à étudier. Elles récitaient leurs leçons pendant qu’on buvait un café. A d’autre on leur apprenait la langue surtout quand elles venaient de l’étranger. La cité internationale était devenue notre QG. On y était souvent pour ne pas dire tout le temps histoire de se faire remarquer. Et personnellement il y en a une que je n’oublierai pas, Hayley. Hayley si tu me lis : « hello how are you ? » Avec elle, j’ai appris l’anglais et c’est à peu près tout. Aujourd’hui je ne maitrise aucunement l’english et je m’en fou. Comme je l’ai précisé, j’ai trouvé ma voie même si ce n’est pas de tout repos. Je me reposerai quand je serai mort voilà mon crédo. Je me suis engagé sur tous les fronts et je ne regrette rien. Je mènerai à bien tous mes projets quoi qu’en disent certains. Le travail c’est la santé, ceci est totalement vrai à condition de regarder les autres travailler

mercredi 2 février 2011

L'ADO LES SENT TROP A CRANS


Y Dor koué ?
Aye, j’ai 12 ans je suis grand maintenant. Autour de moi j’entends dire que je suis un adolescent. Et on attend de moi que je ne me comporte plus comme un vulgaire enfant. C’est donc fini de jouer aux billes, je peux prendre plus de risque. Je m’attaque à des jeux plus dangereux et j’en ai plein sur ma liste. Mon physique se transforme de jour en jour. Je prends des centimètres bien comme il faut et je pèse de plus en plus lourd. Dolto ose me comparer à un homard. Elle aurait pu faire pire en m’assimilant à un lézard, alors faut bien que je le teste ce nouveau corps. Tiens j’irai bien me jeter du balcon pour voir s’il est apte à affronter la mort. Avant ça je vais me faire quelques cascades, et si je me fais mal ce n’est pas grave je me soignerai avec de la pommade. Je ne crains rien, j’ai peur de rien, c’est moi l’adolescent. La preuve, à ma vue ces soit disant adultes baissent les yeux en tremblant. Je ne fais rien de spécial pourtant, juste des choses de mon âge. Mais la société attend d’un être comme moi que je sois très sage. La sagesse je l’aurai quand j’aurai perdu toutes mes dents de devant. D’ici là j’ai le temps de découvrir les joies et plaisirs de ma vie d’adolescent. En premier j’irai voir du coté de la sexualité. Les « touche pipi » ça c’est bien terminé, moi je veux du sexe, du vrai et pas qu’en photo. La masturbation s’offre à moi et je m’en ferai bien une petite devant une vidéo. En même temps que je découvre ce corps d’adolescent, je m’attaque à ces privilèges jusque là réservés aux plus grands. La famille compte beaucoup, d’ailleurs j’adore mes parents, mais s’ils continuent à me distiller leurs conseils à tout instant, ils vont finir par m’entendre à tout bout de champs. Qu’est ce qu’ils croient ? Que je vais me laisser faire aussi facilement ? Ils sont passés par là ils devraient comprendre mes ressentiments. C’est d’ailleurs de leur faute si je goutte à la cigarette, à l’alcool. A force je commets même des actes qui peuvent me conduire en taule. Ils me reprochent de me lever tard, de trainer au lit. Ils ne sont jamais contents, bébé ils m’en voulaient de me lever à 6h et demi. À peine s’ils entendent que j’ai besoin de dormir avec tout ce que je fais la nuit. Il m’arrive d’aller danser mais ce que je préfère c’est rester avec mes amis. On parle d’affronter le monde avec la volonté de vouloir le changer, et pour ça, comptez sur nous on fera tout péter. Heureusement que je suis capable de réflexion. Mon jeune âge ne m’interdit pas de me poser les bonnes questions : « combien je dois faire cracher à papa et maman pour un nouveau pantalon ? » Je suis un adolescent et dans mon cheminement vers ce monde d’ignorant, il me faut faire mes propres expériences, impossible d’agir autrement. Ceux qui auront compris combien l’adolescence peut être angoissante, ceux là auront compris combien pour moi ils peuvent être importants. C’est un passage obligé et la traversée peut durer trop longtemps. J’envisage d’aller jusqu’au bout de ma vie. J’avance dans cette crise pas à pas avec beaucoup de heurts et beaucoup de bruits. Je ne veux pas passer inaperçu. Je veux être vu, je veux être entendu. J’ai des choses à dire malgré tout mes silences. Je ne lance aucun appel j’attends juste qu’on me tende la main sans aucune offense. Parce qu’il faut le savoir, je prends très vite la mouche. Et là je ne sais pourquoi je ne contrôle plus ce qui sort de ma bouche. Faut pas m’en vouloir c’est normal ce qui se passe, ça fait parti de mon développement faut juste que ça se passe. A chaque fois on me renvoi « tu verras quand tu auras 18 ans ». S’ils savaient que de ce genre de message je ne suis pas client. Ils s’évertueraient surement à me parler d’aujourd’hui et non de demain. Ils ne peuvent ignorer que pour un jeune tel que moi, demain c’est trop trop loin. Je suis un adolescent et je ne crois pas que ça soit un problème. Moi je veux juste qu’on m’accepte tel que je suis et qu’on m’aime. Laissez-moi faire ma vie sans me délaisser pour autant. Laissez-moi faire ma vie et surtout ne restez pas indifférent. Je ne veux rien révolutionner. Je suis riche d’émotion que je peine à organiser. Quand je m’agite arrêtez de croire que je suis zamalé. Je me distingue par mes particularités. Je me distingue parce que je veux qu’on prenne en compte toute mon originalité. Alors soyez à l’écoute s’il vous plait, soyez à l’écoute et n’attendez pas que j’appréhende l’arrivée de la majorité

lundi 31 janvier 2011

LE COQ DU VILLAGE


Y Dor koué ?

Ayé, alors à qui le tour, hein, à qui le tour ?? La question n’arrête pas d’être posée chaque jour. Tout avait pourtant si bien commencé pour le petit gosse du quartier. Enfant voué à l’échec il était celui sur lequel on n’aurait pas parié. L’argent pourtant fallait en gagner tout le temps par tous les moyens. L’argent il en fallait pour ne pas être considéré comme un bon à rien. Alors quelques petits chapardages ont permis de construire une réputation, mais heureusement, de petit chenapan il est vite passé à grand champion. Bon fallait pas trop lui demander de causer après chacun de ses combats. Parce que répondre aux questions en bon français ça il ne sait pas. Lui son langage c’est coup de pied, coup de poing, coup de genou. Occasionnellement il rajoute des coups de tibias voire des coups de coudes. L’important c’est de rester debout peu importe si la figure comporte quelques « boubou ». Le gout du sang qui s’écoule. Ce sang qui attise et attire la foule. Le champion ne veut pas en perdre une miette. Qui ose se mettre sur sa route recevra plus qu’un simple uppercut. Deux, trois « taba dan la guèl » pour montrer c’est qui le maître. Pas besoin d’être armer, lui c’est avec son corps qu’il vous fait votre fête. La fête, beaucoup l’ont fait au soir de sa mort, découpé en petit morceau par ces faibles qui le voyaient trop fort. Seul contre tous impossible d’échapper à toutes ces lames. Seul contre tous impossible de ne pas rendre l’âme. Est-il allé au paradis ou en enfer, j’en connais qui consultent déjà marabouts et autres femmes d’affaires. Car qu’on le veuille ou non, eux aussi finiront à six pieds sous terre…