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jeudi 3 septembre 2009

PARTIE TROP TÔT


Y Dor koué ?

Ayé, un ange est venu me susurrer quelques mots doux pendant que je dormais. Il n’a pas cessé de parler, me vantant les mérites de l’endroit où il voulait m’emmener. Le charme opérait, je me suis laissé tenter par cette blanche beauté, mais je me disais qu’il était encore trop tôt pour quitter les miens. Je les sentais là tout proche, me caressant de leurs mains, avec cette envie très forte de me prendre dans leurs bras pour me faire un câlin. Les souvenirs se bousculent dans mon esprit. Des images que j’aurais aimé enrichir davantage jusqu’à l’infini. Mais ce n’est plus possible mon ange m’a dit. Plus possible, c’est ce qu’il croit car il semble avoir oublié que je ne suis qu’endormie. Il suffirait que je me réveille pour qu’il disparaisse. Il est mon invité et de mon corps je suis encore la maitresse. Sauf que je ne veux pas quitter mon lit, trop de fatigue, trop de paresse. J’ai donc gardé mes yeux fermés comme pour garder parents et amis à coté de moi. Eux qui pensaient pouvoir guider ma destinée en claquant simplement des doigts. Ah, si seulement je pouvais leur dire ce que je pense, peut-être qu’ils auraient bataillé pour satisfaire toutes mes espérances. J’entends marcher dans ma chambre, qui est ce ? Je ne veux pas regarder. Du bruit, des pas, des voix, des gens qui cherchent à comprendre ce qui m’est arrivé. Je voudrais bien qu’on m’explique justement d’autant que je n’avais rien demandé. Hier encore je gambadais gaiement, je m’amusais. Aujourd’hui j’ai du mal à bouger, j’ai du mal à quitter cette position allongée. Pourquoi cet être qu’on m’a appris à aimer ne fait rien dans sa toute puissance ? Pourquoi m’abandonne t’il ainsi sans me laisser une autre chance de vivre mon enfance ? Je voudrais bien qu’il me réponde sinon à quoi bon lui faire confiance… Un ange est venu me susurrer quelques mots doux pendant que je dormais. Des mots d’amour pour m’aider à prendre conscience de la dure réalité. J’ai du mal à le croire mais une nouvelle vie s’offre à moi. Une vie loin des tracas terrestres, plus proche du bonheur promis dans l’au-delà. Les pleurs s’amplifient autour de moi. Tant de gens en émois, alors je comptais vraiment autant que ça !! La douleur m’emporte et je le prends comme un grand soulagement. Souffrir autant ne peut être permis surtout pour un enfant. J’aurai aimé qu’on me donne un peu plus de temps. Le temps de dire merci, au revoir à ceux que j’aime, mes parents, ma maman. Le temps aussi de vivre encore pleinement car je m’en vais définitivement et je n’ai… que 6 ans
Pour I.B

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