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samedi 2 avril 2011

UNE MERE A OUBLIER


Y Dor koué ? Ayé, j’ai besoin d’amour, j’ai besoin de ma mère. J’ai surtout besoin de l’amour de ma mère. Je n’ai pas encore atteint l’âge adulte et on veut m’amener de force dans ce monde que j’insulte. J’avais une mère, une femme que j’ai vue aimante. Elle me prenait dans ses bras telle une mère bienveillante. Vaillante et fidèle c’était pour moi la mère modèle. Je ne pouvais imaginer femme plus belle qu’elle, alors pourquoi est-elle partie comme ça du jour au lendemain, sans un mot, sans explication en me laissant sur ma faim. Je m’en veux de ce départ, je me reproche de ne pas avoir été à la hauteur. Je me dis que tôt ou tard elle reviendra me rassurer, m’enlever toutes mes peurs. Aujourd’hui je grandis dans une famille qui n’est pas la mienne. Une famille aux habitudes contraignantes qu’on me demande de faire mienne. J’ai tout ce que je veux, j’ai droit à tous les plaisirs. Pour me faire une place on satisfait le moindre de mes désirs. Je n’ai rien demandé à part d’être aimer. Ma mère me manque et j’ai beau la réclamer, c’est une autre femme qui me câline avant de me coucher. Je ne peux pas lui en vouloir, elle fait au mieux c’est clair. Au clair de la lune j’espère qu’on puisse exhausser mes prières. J’ai juste envie que ma mère me revienne, qu’elle m’enlace comme avant, qu’elle me retienne. Je bascule parfois dans une colère noire quand les autres me traitent d’enfant bâtard. Je me contiens mais qu’est ce qu’il m’arrive. On me parle d’aller voir un psy, d’aller consulter un spécialiste. Tout ça parce qu’ils m’ont vu m’isoler l’air triste. Je ne suis pas fou, non je ne perds pas la raison. Ai-je raison ou tord de croire qu’ici ce n’est pas ma maison ; Je rêve de rentrer chez moi, je rêve de repartir d’où je viens. J’en ai marre de ces gens qui me reprochent mes va et vient. Ma mère est là dehors, pas loin je le sens je le sais. On m’a parlé d’elle, on m’a dit où elle habitait. Une case en bois sous tôle sans eau ni lumière. Elle aurait refait sa vie avec un homme, un ancien ami de mon frère. J’irai bien lui rendre visite mais pense t’elle encore à moi. Me reconnaîtra-t-elle quand elle entendra le son de ma voix. Je n’ose y croire, elle est partie depuis si longtemps. De toute façon comment peut-il en être autrement. Elle a appris à aimer d’autres personnes d’autres enfants. Moi son propre enfant je fais parti de ses erreurs d’adolescentes. C’est quoi l’amour d’une mère je ne le sais même plus. Mais maintenant je m’en fou, l’amour moi je l’apprends dans la rue. Si demain ma mère s’avisait de vouloir me retrouver, je lui dirais juste que je l’aime et je l’aimerai tant que j’arriverai à l’oublier…

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