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samedi 21 mai 2011

LA FÊTE A MAMAN


Y Dor koué ?

Comme chaque année on va fêter les mères. Oui d’abord les mères, ensuite seulement viendra la fête des pères. La parité aurait sans doute voulue qu’on les célèbre tous deux ensemble, mais pour rien au monde on aimerait que l’homme et la femme se ressemblent. La nature est ainsi faite, l’homme offre les cadeaux, la femme les reçoit. De tout temps de toute façon on a toujours fêté la mère comme il se doit. La mienne j’ai tardé, trop tardé à lui offrir de superbes bouquets de fleurs. Elle aurait aimé je le sais. Elle aurait aimé que je lui fasse un petit achat avec mon argent économisé. Elle aurait aimé n’importe quel cadeau car elle n’est pas difficile ma mère. Elle a suffisamment galéré pour ne pas réclamer des présents d’hommes d’affaires. Sauf que moi mes cadeaux à moi c’était sueur froide et bien souvent des cris de douleurs, quand ce n’était pas des pleurs parce que j’étais l’image même de la déception. Un fils ingrat qui préférait la rue à la vie de famille à la maison. Pas évident d’y rester quand les potes vous interpellent façon « y Dor koué ? Alors tu descends ». C’est comme à l’armée, quand on vous appelle il faut répondre présent. Jouer à la bonne marmaille ça donnait plus mauvaise réputation. Honte sur toi surtout si ta mère crie ton petit nom par le balcon. Alors sitôt descendu on courrait vite sur le terrain du collège, parce que très vite nos mères étaient tentées de nous prendre au piège. Mes sœurs, alors en école primaire, se chargeaient loyalement de faire le nécessaire. Quelques beaux dessins et autres poésies ramenés faisaient largement l’affaire. Mon frère lui avait mieux à faire que de soucier de la fête des mères, parce que tout comme moi il en voulait à la Terre entière. On s’est bien défoulé depuis, c’est bon on s’est dégagé de toute notre colère. On a pris quelques années supplémentaires, on a vieilli, on s’est assagi, mais une seule évidence, notre mère est restée aimante pour mes sœurs, pour moi, pour lui. Un amour unique et grandissant qu’elle a maintenu pour tous ses enfants. Un amour qu’elle a su donner et partager sans réclamer le moindre franc. J’ai beaucoup de regret et bizarrement elle ne m’en veut pas. J’aimerai rattraper toutes ces journées perdues, lui dire pardon pour ne pas avoir été là. Absent quand il fallait juste lui dire bonne fête maman. Autant d’absence qu’elle a su excuser chaque jour, chaque année durant. Pas de petits mots signés comme dans un carnet de liaison. Que des gestes d’attentions au dehors comme à la maison. Elle est venue, je l’ai vue et j’ai rien compris c’est ça le problème. Alors avant que la vie ne me fasse son tour de magie je veux dire à ma mère oh combien je l’aime. Bonne fête à vous les mamans et bonne et heureuse fête à la mienne…

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