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dimanche 9 novembre 2008

ST-DENIS VIA LE BUS




Y Dor koué ?

Ayé, après plusieurs années à ne vouloir circuler que dans ma voiture, j’ai enfin réussi à me décider à bouger en bus mais mon dieu que c’est dur. Déjà qu’il m’a fallu marcher jusqu’à loin pour patienter comme un imbécile et m’entendre ensuite dire, que pour avoir un bus à cet arrêt, ça ne va pas être facile. Bin oui, la rue avait été fermée pour cause de course cycliste, et du coup pas de bus dans cette voie pour ne pas gêner les coureurs en piste. Pour prendre ce satané bus, fallait marcher encore un peu, là-bas, bien plus loin que prévu. 1€20 à payer et en calculant l’aller/retour j’étais déjà « au cul ». Oui, oui, je sais, j’exagère encore et comme toujours, mais avec ce qui se passe dans ce monde de tarés où l’on fait la guerre plus que l’amour, j’ai intérêt à être bien armé en petite monnaie pour me sortir de leur guêpier. Car je me rends bien compte que baisse du pouvoir d’achat ou pas, que je le veuille ou non, je suis fais comme un rat. Impossible de passer à côté de la société de consommation. Impossible de croire que devant l’achat de vulgaires chaussures je pourrai dire non. Et parlons pas quand il s’agit de s’approvisionner au rayon alimentation. Je suis sûr que beaucoup comme moi espère que la carte passera en arrivant à la caisse. On est là à attendre son tour, et plus on s’approche du tapis, plus on serre les fesses. On ne se dit même pas qu’il faut faire demi-tour pour éviter un retour verbal honteux. A l’attaque on se dit, il faut se montrer courageux. Alors, aujourd’hui, quand je vois l’affluence qu’il y a dans les rues du chef lieu, je me dis que cette nuit les commerçants pourront, en dormant, tranquillement fermer les yeux. Parce qu’aucune crise n’empêchera quiconque d’acheter ce dont il a besoin. En tous les cas, faut pas compter sur le créole pour rester chez lui le dimanche, dans un coin. Mais je suis sûr que c’est aussi comme ça partout ailleurs. On n’a pas les moyens mais lorsque cela s’avère nécessaire, plus personne n’a peur. On est prêt à affronter n’importe quel marché, quitte à marcher pour prendre un bus qui n’éprouvera aucune pitié, à ponctionner ce que justement, on tente difficilement de sauvegarder. Demain je reprends ma voiture ça c’est sûr. Oups, je crois que ça va être compliqué de s’en sortir surtout quand on a le dos au mur. Je n’ai pas fini de la payer et je suis en train de crier pour 1€20. Je crois que Maïkeul avait raison en me disant que j’étais bien loin de la réalité du monde moderne. Une réalité que je savoure sans dégout et qui me permet de ne pas tout ramener à une histoire de sou. La vie est belle, encore un peu je finissais par l’oublier…

1 commentaire:

  1. bonjour mon ami
    tout à fait d'accord avec toi... mais c'est bien d'avoir essayer c'est un premier pas...
    les photos sont magnifiques, j'aurais voir danser la dame...
    bonne continuation à toi mon ami

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