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samedi 26 février 2011

LA MEDAILLE D'HOMME


Y Dor koué ?

Ayé, ça a commencé comme ça. Des insultes de sale noir dès notre arrivée au Moufia. Des propos racistes qu’on fait mine de ne pas entendre pour se faire accepter par les uns et surtout par tout le monde. Être accepter ou se faire rejeter, la question était constamment posée. Premier jour de classe, première rentrée à l’école des Badamiers. J’étais en CE1 mais le directeur insistait pour me laisser en CP. Quel con celui là j’avais déjà envi de le gifler. Au bout d’une heure après m’avoir fait compter jusqu’à 100, il m’a mis dans une classe à mon niveau soit disant. Si ma mère avait su, sûr qu’elle lui aurait dit ce qu’elle pense. Sûr qu’il n’aurait pas attendu les dates prévues pour se prendre des vacances. S’en sortir, prouver ce que l’on vaut, sans rien espérer de la vie, pas le moindre cadeau. J’ai tracé ma route souvent en solo, sans rien partager de mes envies et ça depuis que je suis ado. Je rêvais d’une belle maison et d’un boulot super bien payé, de relations amoureuses où j’aurai toutes les femmes à mes pieds. Je n’ai jamais douté c’est bien là ma force, même quand le mal s’était invité chez moi avec force. J’ai eu du mal à le chasser, à le mettre dehors, il était fort le diable même au corps à corps. J’ai bien appris quelques prises de jiu-jitsu brésilien, mais dans cette bataille ça ne me servait vraiment à rien. Ça a commencé comme ça. Des mots mal placés dans une conversation tard le soir. Des paroles mal venues qui rendent fou de désespoir. La rage d’avoir tout gâché mais le bonheur d’être enfin libéré. La vie est belle et offre de belles perspectives quand on sait l’apprécier. J’apprécie d’autant plus lorsque les blessures du diable s’inscrivent dans le passé. Ce passé n’est plus présent aujourd’hui. Je lui ai tordu le cou sans ménagement, avec mépris. Ça a commencé comme ça. Un mail, un coup de fil, plusieurs textos et pas seulement 2 ou 3. L’ambition d’aller plus loin qu’on soit à 2 voire même à 3. Le chemin s’avère sinueux, parsemé d’embûches. Rien à voir avec le fleuve tranquille que j’imaginais à 15 et plus. J’ai la haine de mon peuple ou plutôt de leur leader. Des êtres incapables d’apprécier l’homme dans toute sa splendeur. J’ai l’amour des miens, de ma mère, de mon frère, de mes sœurs. J’ai l’amour qu’il me faut pour ne plus vouloir m’en défaire. Ça a commencé comme ça. Une pomme croquée avec gourmandise selon moi. Une simple pomme qui a scellé le sort de l’homme et de la femme, qui doivent dorénavant rivaliser de stratagème pour que s’éternise la flamme. L’histoire s’est construite sur de petits détails. Moi mon histoire a failli me mettre sur la paille. J’en ressort grandi et juste pour ça, je m’offre la plus belle des médailles…

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