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mercredi 2 février 2011

L'ADO LES SENT TROP A CRANS


Y Dor koué ?
Aye, j’ai 12 ans je suis grand maintenant. Autour de moi j’entends dire que je suis un adolescent. Et on attend de moi que je ne me comporte plus comme un vulgaire enfant. C’est donc fini de jouer aux billes, je peux prendre plus de risque. Je m’attaque à des jeux plus dangereux et j’en ai plein sur ma liste. Mon physique se transforme de jour en jour. Je prends des centimètres bien comme il faut et je pèse de plus en plus lourd. Dolto ose me comparer à un homard. Elle aurait pu faire pire en m’assimilant à un lézard, alors faut bien que je le teste ce nouveau corps. Tiens j’irai bien me jeter du balcon pour voir s’il est apte à affronter la mort. Avant ça je vais me faire quelques cascades, et si je me fais mal ce n’est pas grave je me soignerai avec de la pommade. Je ne crains rien, j’ai peur de rien, c’est moi l’adolescent. La preuve, à ma vue ces soit disant adultes baissent les yeux en tremblant. Je ne fais rien de spécial pourtant, juste des choses de mon âge. Mais la société attend d’un être comme moi que je sois très sage. La sagesse je l’aurai quand j’aurai perdu toutes mes dents de devant. D’ici là j’ai le temps de découvrir les joies et plaisirs de ma vie d’adolescent. En premier j’irai voir du coté de la sexualité. Les « touche pipi » ça c’est bien terminé, moi je veux du sexe, du vrai et pas qu’en photo. La masturbation s’offre à moi et je m’en ferai bien une petite devant une vidéo. En même temps que je découvre ce corps d’adolescent, je m’attaque à ces privilèges jusque là réservés aux plus grands. La famille compte beaucoup, d’ailleurs j’adore mes parents, mais s’ils continuent à me distiller leurs conseils à tout instant, ils vont finir par m’entendre à tout bout de champs. Qu’est ce qu’ils croient ? Que je vais me laisser faire aussi facilement ? Ils sont passés par là ils devraient comprendre mes ressentiments. C’est d’ailleurs de leur faute si je goutte à la cigarette, à l’alcool. A force je commets même des actes qui peuvent me conduire en taule. Ils me reprochent de me lever tard, de trainer au lit. Ils ne sont jamais contents, bébé ils m’en voulaient de me lever à 6h et demi. À peine s’ils entendent que j’ai besoin de dormir avec tout ce que je fais la nuit. Il m’arrive d’aller danser mais ce que je préfère c’est rester avec mes amis. On parle d’affronter le monde avec la volonté de vouloir le changer, et pour ça, comptez sur nous on fera tout péter. Heureusement que je suis capable de réflexion. Mon jeune âge ne m’interdit pas de me poser les bonnes questions : « combien je dois faire cracher à papa et maman pour un nouveau pantalon ? » Je suis un adolescent et dans mon cheminement vers ce monde d’ignorant, il me faut faire mes propres expériences, impossible d’agir autrement. Ceux qui auront compris combien l’adolescence peut être angoissante, ceux là auront compris combien pour moi ils peuvent être importants. C’est un passage obligé et la traversée peut durer trop longtemps. J’envisage d’aller jusqu’au bout de ma vie. J’avance dans cette crise pas à pas avec beaucoup de heurts et beaucoup de bruits. Je ne veux pas passer inaperçu. Je veux être vu, je veux être entendu. J’ai des choses à dire malgré tout mes silences. Je ne lance aucun appel j’attends juste qu’on me tende la main sans aucune offense. Parce qu’il faut le savoir, je prends très vite la mouche. Et là je ne sais pourquoi je ne contrôle plus ce qui sort de ma bouche. Faut pas m’en vouloir c’est normal ce qui se passe, ça fait parti de mon développement faut juste que ça se passe. A chaque fois on me renvoi « tu verras quand tu auras 18 ans ». S’ils savaient que de ce genre de message je ne suis pas client. Ils s’évertueraient surement à me parler d’aujourd’hui et non de demain. Ils ne peuvent ignorer que pour un jeune tel que moi, demain c’est trop trop loin. Je suis un adolescent et je ne crois pas que ça soit un problème. Moi je veux juste qu’on m’accepte tel que je suis et qu’on m’aime. Laissez-moi faire ma vie sans me délaisser pour autant. Laissez-moi faire ma vie et surtout ne restez pas indifférent. Je ne veux rien révolutionner. Je suis riche d’émotion que je peine à organiser. Quand je m’agite arrêtez de croire que je suis zamalé. Je me distingue par mes particularités. Je me distingue parce que je veux qu’on prenne en compte toute mon originalité. Alors soyez à l’écoute s’il vous plait, soyez à l’écoute et n’attendez pas que j’appréhende l’arrivée de la majorité

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