Pages

jeudi 3 février 2011

LE TRAVAIL ET LA SANTE


Y Dor koué ?

Ayé, il parait que le travail c’est la santé. J’ai beau tourné dans tous les sens mais à ce rythme le travail va me tuer. J’ai essayé toute sorte de petits boulots avant de trouver ma voie. Une fois et seulement une fois je me suis mis au jardinage dans les hauts du Moufia. J’y suis allé tranquille sûr de moi et en savate deux doigts. Les fourmis m’ont accueillie joyeusement. Je les ai vus s’attaquer à mes pieds précipitamment. J’avais vu Rocky la veille alors j’ai essayé de me dire « j’ai pas mal » malgré les rougeurs sur mon gros orteil. Mais j’ai craqué au bout de 5 minutes et je me suis tiré sans rien réclamer. Quelques fourmis se sont accrochées pendant que je courais. A coups de gifles sur mes jambes j’ai réussi à les faire tomber. Alors si jardiner ça consiste à se faire agresser, je préfère laisser ça aux gens plus qualifiés. Car c’est aussi ça la réalité. Pour faire un métier il faut se spécialiser. Du coup j’ai tenté la vente de produit au téléphone. Le but était de vendre des packs de voyage à un listing de personnes. J’ai fait 3 jours de formation avant qu’on m’installe sur un poste. Salle climatisée, un bureau bien sympa et 2 outils : un téléphone et l’annuaire de la poste. A chaque pack vendu je récupère un pourcentage sur le contrat signé. Pas de fixe malheureusement, faut juste vendre un maximum aux clients sélectionnés. Dans mon équipe y avait des cadors, des gens qui sont apparemment fait pour ça. J’ai été régulier, respectant mon planning durant tout le mois. Oui je ne suis resté qu’un mois, ce n’était pas possible de rester plus longtemps. En effet au bout d’un mois je n’avais gagné que 50 francs. Tout ça pour un misérable voyage à Maurice vendu à un couple sans enfant. Je crois que j’ai été honnête avec moi-même, fallait que j’aille voir ailleurs. Ma mère s’était bien moquée, elle qui bossait durement sans compter ses heures. Heureusement que j’ai quand même ramené 50 francs. Ça m’a permis de ne pas rentrer bredouille et ainsi valoriser ce que j’ai fait de mon temps. Beaucoup de temps perdu c’est sûr vu ce que ça rapporte, mais dans ma tête je me suis dit que cette expérience peut m’ouvrir des portes. En vérité ça n’a servi à rien car beaucoup de portes sont restées fermées. A croire qu’il y avait une note qui circulait avec ma photo agrafée, où il était écrit : « celui là il ne faut surtout pas l’embaucher ». Alors j’ai finalement atterri au RSMA de St-Pierre avec, à l’époque, tous les loubards du coin. Y en a qui faisait vraiment peur, je les voyais plus faire coupable que témoin. Si je devais commettre un crime, sûr que je ne voudrais pas les avoir dans mon sillage. Le jury m’aurait mis au trou juste en voyant leur visage. Vite fait j’ai demandé d’arrêter l’armée. Je crois que le Capitaine avait compris que je n’avais pas ma place auprès de ces délurés. Après le mois de classe il m’a renvoyé du RSMA. Réformé, c’est ce qui était écrit sur le document que m’a remis le secrétariat. Ouai, super mais ça veut dire quoi ? En fait je n’ai pas cherché à comprendre, j’ai pris mes clics et mes clacs sans rien attendre, et j’ai débarrassé les lieux. Au passage j’ai ramené dans mon sac le short et le blouson bleu. Ce blouson bleu que certains mettent encore pour marquer qu’ils ont appartenu à l’armée. En tout cas l’armée, moi, elle ne m’a rien apporté. Je me suis rabattu sur les études en m’inscrivant à l’université. Belle période je dois dire surtout quand je me remémore les filles rencontrées. Ah les files de l’université, ce sont des étudiantes très studieuses. Elles étaient facile d’accès voire même très curieuses. Et je trouve très bien qu’une étudiante ait le sens de la curiosité. Avec quelques amis on les aidait à étudier. Elles récitaient leurs leçons pendant qu’on buvait un café. A d’autre on leur apprenait la langue surtout quand elles venaient de l’étranger. La cité internationale était devenue notre QG. On y était souvent pour ne pas dire tout le temps histoire de se faire remarquer. Et personnellement il y en a une que je n’oublierai pas, Hayley. Hayley si tu me lis : « hello how are you ? » Avec elle, j’ai appris l’anglais et c’est à peu près tout. Aujourd’hui je ne maitrise aucunement l’english et je m’en fou. Comme je l’ai précisé, j’ai trouvé ma voie même si ce n’est pas de tout repos. Je me reposerai quand je serai mort voilà mon crédo. Je me suis engagé sur tous les fronts et je ne regrette rien. Je mènerai à bien tous mes projets quoi qu’en disent certains. Le travail c’est la santé, ceci est totalement vrai à condition de regarder les autres travailler

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire