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mardi 1 décembre 2009

MA FLEUR


Y Dor koué ?

Ayé, le charme est rompu, je m’avoue définitivement vaincu. J’ai vu une fleur, une très belle fleur, une espèce rare, presque inconnue. Une fleur unique en son genre qui vous enchante la vie juste par sa présence. L’ignorer aurait été un sacrilège, une vraie offense. Je l’ai contemplé longtemps, très longtemps avant de pouvoir déployer un simple mouvement. Son Hora est indescriptible, je n’ose plus m’approcher, mais quel est cet envoutement ? Comment cette petite fleur, si fragile, délicate, a pu autant scotcher mon attention ? Pourtant j’ai une rose à laquelle je tiens et sur laquelle je veille avec précaution. Mais ses épines malicieuses et sournoises ont fini par ronger mes meilleures intentions. Je me dis alors que cette fleur ne peut pas me faire de mal. Elle a une belle couleur et dégage un sentiment de confiance que j’estime totale. Pas de piques qui s’élèvent de sa tige toute fine ni de maléfices qui touchent au cœur. Non rien de telle pour une si belle fleur, juste un élan de générosité, de tendresse et de douceur, qui doit rendre fou de bonheur son heureux propriétaire. A t-il seulement conscience de ce qui pousse dans son jardin, quand je la vois là, isolée, attendant peut-être que je la prenne entre mes mains. J’ai fini par me délester de ma rose aux épines pleines de rancœur. Difficile d’entretenir une rose qui pourrit jusqu’à dégager la plus mauvaise des puanteurs. Je l’ai pourtant choyé, arrosé comme un être aimant, mais trop longtemps j’ai supporté son intolérable tempérament. Cette douce fleur sent bien que j’ai pris là, la bonne décision, même si cette foutue rose tente de renaitre dans un recoin de mon gazon. Alors elle m’a aidé à l’évacuer totalement, sans désherbant, juste en prenant de plus en plus d’ampleur, en prenant de l’assurance, et confiante, en prenant davantage de hauteur. Le ciel lui a promis ce qu’elle espère tant : le bonheur, mais par mes actes manqués et mon inconstance à veiller sur elle, j’ai finit par lui couper les ailes. Son propriétaire avait bien senti le drame qui se jouait. La petite clôture que j’ai franchit est maintenant un mur en béton armé. Ma fleur, cette douceur, s’est enracinée silencieusement, elle n’ose plus se montrer. Ceux qui poussent autour d’elle lui font comprendre où est son intérêt : « quitter la terre où l’on nous a plantés n’est pas chose à faire si l’on veut rester unis à jamais ». Elle que je voyais grandir, se détacher de ce tuteur constant en rigidité, s’impose dorénavant dans un magnifique bouquet qu’elle surplombe en toute humilité. Elle a sans doute trouvé ce bonheur tant recherché et mérité, mais j’avoue que derrière ce mur hautement érigé, je ne peux m’assurer des bienfaits de ce qu’on lui fait avaler. Car je sais bien que devant une telle fleur, chacun y va de sa petite touche. Un peu d’eau par ci, un peu d’engrais par là, tout le monde veut en rajouter une couche. Son parfum est enivrant je le conçois, sauf qu’à les laisser faire ils finissent par faire et dire n’importe quoi. Cette fleur adorable me manque terriblement mais le saura t’elle un jour. J’ai beau tenté un regard discret pour voir ce qui se trame dans sa jolie cour, mais je ne perçois plus rien en retour. Ma petite fleur se confond maintenant parmi les autres fleurs. Ma lutte s’achève ici pour qu’elle perdure dans toute sa splendeur. Le charme est rompu, je m’avoue définitivement vaincu. Ce propriétaire a jardiné comme il se doit avec certainement une arme absolue. On ne se bat pas à armes égales je le savais déjà, mais si cette fleur pouvait encore entendre le son de ma voix, je lui dirai tout simplement que je porte encore sur elle le même regard que la première fois…

3 commentaires:

  1. Bonjour
    Très beau texte
    Quelle est le nom de la fleur qui illustre?
    Merci beaucoup

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  2. bonjour,
    superbe texte.
    quel est le nom de cette merveille svp ??????

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