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dimanche 25 août 2013

J'AI VU...


Y dor koué ?

J’ai vu une feuille
Une toute petite feuille
Portée par le vent
Décolorée par le temps
Le vert a laissé place au gris
Sa mort a prit le pas sur sa vie
Elle s’envole au loin, fragile
Elle se laisse porter, tranquille
J’ai vu un arbre
Un tout petit arbre
Cassé à quelques endroits
Saignant de tout son bois
La sève coule le long du tronc
Il fera bientôt le bonheur du bucheron
Ses racines perdent de leur force
La douleur se lit sur son écorce
J’ai vu une forêt
Une toute petite forêt
Ravagée par le feu
Gisant sur le sol rocailleux
Mais la nature reprend toujours ses droits
Et tel le Phoenix de ses cendres elle renaitra
Beaucoup plus forte et majestueuse
Beaucoup plus belle et merveilleuse
J’ai vu une montagne
Une toute petite montagne
Pleine de sentiers
Où il fait bon randonner
De Cilaos à Mafate
La ballade peut se faire en savate
Il fait parfois bien frais
Surtout à la nuit tombée
J’ai vu mon île
Une toute petite île
Métissée et colorée
Chaleureuse et ensoleillée
La mer et le ciel se sont unit
Pour protéger ce petit coin de paradis
Les dieux cohabitent sur ce caillou
Au nom Réunion amer et doux
Et je t’ai vu toi
Au milieu de tout ça
Pétillante et touchante
Surprenante et déroutante
Des sentiments qui n’ont cessé de grandir
Jusqu’à susciter des projets pour l’avenir
La lune est témoin de nos escapades
Un assortiment de douceur livré en cascade
Simplicité des mots
Pour exprimer ce qu’il y a de plus beau
L’amour

mardi 12 février 2013

JOUR DE L'AMBANJA

Y Dor koué ?
Il est là, assis, adossé à un pan de mur bien effrité. Un léger sourire égaye son visage que la nature a bien marqué. Il est là, paisible, le regard droit et plein de sagesse. Il dégage une quiétude qu’on reçoit comme une douce caresse. Aujourd’hui il a des invités dans son humble demeure. Des étrangers qui d’habitude sont source d’inquiétude et peur. Des gens dont il n’a aucune connaissance à part leurs origines. L’homme a la couleur locale, peu bavard mais il a bonne mine. La femme a la peau blanche, celle qui attire toute les curiosités. Tous deux partagent donc en ce jour de l’an un copieux déjeuner.
« Tu ne peux pas aller dormir chez la chèvre ou le cabri, seul un être humain peut héberger un autre être humain » Voilà comment cet hôte d’un jour résume son sens de l’hospitalité. Car tout avait mal commencé pour nos deux complices attablés. Ils ont eu la sublime idée de faire Nosy Bé – Diégo le premier jour de l’an. Ils y ont pensé un peu avant en estimant que c’est un mauvais plan. Un pari risqué mais c’est ça l’aventure ils se sont dit. Au port d’Hell Ville ils ne sont pas seuls mais ils constatent les restes de la nuit. Le gestionnaire du port les accueille ivre de fête et bière à la main. Il titube grandement tout en parlant et il n’est que 9h du matin. Ses collègues et camarades de beuverie  sont dans le même état. Bourrés à ne plus savoir quoi faire avec tous les passager qui sont là. L’énervement justement se fait sentir entre les différents passagers. Ils sont nombreux visiblement et seulement deux navettes amarrées. Ça se bouscule, ça crie légèrement, tout le monde veut une place. Ankify est à 45 minutes et pas question d’attendre la marée basse. Les tarifs sont revus à la hausse malicieusement. Ceux qui ne peuvent payer resteront à quai malheureusement. Pour nos deux aventuriers le vent à semble t’il tourné. Sans qu’ils aient déboursé les voilà subtilement embarqués. Ni vus ni connus ils sont installés pour la traversée vers Ankify. Un léger frisson dans le dos juste par crainte d’être surpris mais le voyage est sans encombre et sans un sous dépensé. C’est sûr que dorénavant ils feront la grasse matinée le 1er janvier. Maintenant il faut trouver un taxi pour aller à Diego. On regarde à gauche, on regarde à droite et résultat : zéro. Rien… rien à part ce gars là, venu avec sa voiture personnelle. Une voiture qui sert aussi de taxi et pas de manière occasionnelle. 5 places à bords mais lui assure qu’il peut en transporter plus. 5, 6, 7, 8 et c’est parti pour Ambanja à la recherche d’un taxi bus. Sauf que le 1er janvier même les restaurants sont tous fermés. Pareillement pour les hôtels qui affichent quasi tous complets. Alors après avoir déposé ses autres passagers, le taximan lance à nos 2 compères cette invitation venue d’ailleurs. Une invitation qui surprend par sa grandeur mais que l’on sait issue du cœur : venir déjeuner à son domicile avec l’ensemble de sa famille. Il n’a prévenu personne et pourtant l’accueil ne se fait pas sans bruit. Cris de joie, bras ouverts, embrassades pour rassurer. Wawa, vidéo et musique à fond la télé pour faire danser. L’ambiance est festive en ce début d’année. Quoi de mieux quand on failli rester à quai.
« Tu ne peux pas aller dormir chez la chèvre ou le cabri, seul un être humain peut héberger un autre être humain » Voilà donc comment cet hôte d’un jour résume son sens de l’hospitalité.
Il s’appelle Siaka et il est chauffeur de taxi à ses heures perdues. Des heures qui ont transformé une rencontre en petit bonheur absolu. Des souvenirs inoubliables au sein d’une famille qui ne demandent rien en retour, a part juste garder le contact pour qu’on puisse se revoir un jour. Le contact sera maintenu, il ne peut en être autrement. Un simple merci est tout simplement insuffisant. La rencontre est belle et mérite qu’on y porte la plus grande attention. Ne plus se perdre de vue car Ambanja est maintenant pour nous une magnifique destination…

mercredi 30 janvier 2013

VAZAHA DE NOSY BE

Y Dor koué ?
 
Assis à la terrasse d’un bar je regarde vivre la rue. Elle s’anime petit à petit pendant que je commande un steak de zébu. Première constatation, les filles de Nosy Bé et alentours sont de sorties. Cheveux lissés et bien coiffés, maquillage à outrance et faux cils, robe moulante, short jean serré, dressées sur talon aiguilles, décolleté laissant entrevoir une poitrine généreusement fournie, le tout agrémenté d’une démarche qui laisse imaginer ce que sera la nuit. La chasse est ouverte et le gibier ne se cache pas en forêt parmi les lémuriens. Ici on l’appelle « le vazaha » et il est principalement français ou italien. Âgé en moyenne de 50 à 80 ans, retraité ou actif et semble t’il fortuné, il a la peau blanche (obligatoirement) et l’appétit sexuellement endiablé. La musique rameute les quelques égarés. L’alcool coule à flot au Taxi Bé. Ambatolouk entame une nouvelle nuit de folie. Je remarque que les vazahas n’ont fait aucun effort quant à leurs habits. De toute façon les filles s’en fichent car ce qui compte c’est qu’ils aient des ariary. De bons gros billets verts estampillés 10000, qui leur donne le sentiment d’être les maîtres de la ville. Les jeunes filles jouent sans retenue de leur charme pour séduire ces tristes vieillards. Les corps se touchent laissant subtilement quelques espoirs. L’espoir et la certitude pour le vazaha de ne pas finir la nuit seul. L’incertain  espoir pour la jeune malgache d’avoir mis la main sur un trésor pour elle seule. Je croise certains regards nullement gênés de la situation. De l’aveu même des habitants il n’y a pas besoin de grandes explications. Le vazaha occupe une place privilégiée dans l’esprit des filles malgaches. Des garçons ont l’honneur d’occuper un bon emploi et pourtant ils ont l’impression de faire tâche. Ils ne peuvent rivaliser face à des êtres qui d’un claquement de doigt occupe le terrain sexuel. Ni leur ventre bedonnant, ni leur état avancé de décomposition ne freinent ces filles en quête d’amour éternel. Alors la nuit le malgache résigné reste tranquillement chez lui, laissant l’aire de jeux à de vieux blancs fatigués et aigris. La rue se vide tout doucement. Les noctambules s’amassent vers le Djembé tranquillement. A l’intérieur de la boite c’est l’effervescence. Il faut boire, danser, s’amuser à titiller les sens. Cette nuit c’est sûr il n’y aura aucune pitié. Celle qui aura joué les saintes ni touche rentrera bredouille, non accompagnée. Pour les autres le vazaha est le grâle absolue. De l’or à deux jambes qu’il faut faire marcher jusqu’au mariage voire plus. Ambatolouk connaitra bientôt quelques naissances. Des enfants attendus comme pour sauver d’une misère qui fait preuve de résistance. La mort attend aussi quelques couples ainsi formés. Trop jeune, trop vieux, trop d’écart pour que subsiste un amour facilement acheté. Mais tant pis, la nuit prochaine on remet les compteurs à zéro. On ressortira la robe moulante au raz des fesses pour un nouveau numéro. La chasse sera de nouveau ouverte. Le vazaha peut dormir tranquille il ne sera pas traqué telle une bête. Il jouit d’un statut spécial, d’un passe droit, qui lui ouvre les portes de cœurs en plein émoi. Sans doute un jour la révolte sonnera. Les malgaches sortiront de leur réserve pour prendre le pouvoir. Ils arriveront à conquérir ces femmes qui les fuient sans un regard. Ils feront d’elles leur compagne malgré la présence des vazahas. Un jour sans doute mais d’ici là la tolérance vaudra pour acceptation. L’économie donne à la situation un goût proche de la normalisation. Le malgache sait se contenter de peu depuis sa naissance. Et il y a d’autres batailles à mener ne serait-ce que pour se remplir la panse. Alors les vieux vazahas qui souhaitent à tout prix fuir les clubs 3ème âge de France et d’Italie, peuvent venir à Nosy Bé, ils y seront très bien accueillis.

samedi 31 mars 2012

JE M'APPELLE MOHAMED


Y Dor koué ?

Un matin la religion est venue me voir pendant que j’étais allongé sur un lit. Quel était son visage je ne sais plus, faut dire que j’étais encore un peu endormi. Je ne souffrais d’aucune maladie, j’avais déjà la grande forme petit. Mes parents me l’ont présenté simplement telle une amie de la famille. Quel âge j’avais, peut-être 4 ou 5 ans, peut-être plus, peut-être moins. Elle m’a regardé, je l’ai regardé pendant que mes parents me tenaient la main. Elle m’a demandé de rester sage, de ne pas m’inquiéter c’était bientôt la fin. Elle a récité quelques versets dont je ne comprenais pas du tout le sens. Elle a aussi rassuré mes parents quant à ma croissance, mon adolescence. Moi je l’ai surtout entendu parler de douleur et de convalescence, puis elle s’en est allée comme elle est venue, sans un bruit. Je ne me souviens pas avoir pleuré sans doute pour rester poli. Quant à mes parents ils étaient ravis alors que moi j’étais dans l’embarras. Leur fils est un musulman et ça se voit dorénavant, c’est surtout ça.
La religion est souvent revenue me voir par la suite, honorant ce contrat qui nous unit et qui l’oblige à s’assurer de ma bonne conduite. Sans cesse elle s’est immiscée pour me rappeler  mes différentes obligations. Faire honneur aux coutumes, respecter les traditions. Au début j’y mettais beaucoup d’application pour que mes parents ne soient pas mis en accusation. Malheureusement je n’ai pas tenu le rythme sautant rapidement quatre louanges sur cinq. Rien de grave voilà ce que je me répétais continuellement, pour me convaincre que quoi qu’il arrive, quoi que je fasse, le bien fini toujours par vaincre. Sauf que tout est mis en œuvre pour me rappeler systématiquement à l’ordre. Pourtant la Chahada, la Salat, la Zakât, le Saoum, le Hajj, tout ça c’est dans mes cordes. Mais j’ai voulu qu’elle admette que ce n’est pas chez moi qu’il y a du désordre. Chez moi l’amour de son prochain existe et s’applique quelque soit sa foi. Chez moi la vie de l’autre a toute son importance et peu importe en qui il croit. Chez moi le cœur demeure tolérant très naturellement, tout est dans l’éducation donné, l’éducation reçu, car rien ne se fait accidentellement. Du coup elle a essayé, en vain, de me faire voir le monde à l’envers. Elle m’a dit qu’avec une myopie et une déformation de la cornée j’échapperai à tout ce qui se passe sur Terre. Ça a marché quelques temps, d’ailleurs de sa part c’était même très astucieux, mais objectivement c’est impossible que tout ce qui se passe ici bas soit l’œuvre d’un dieu. Non car il ne peut sacrifier autant d’âme à des êtres aussi maléfiques.
Je ne connais pas Le Coran comme d’autres en sont boulimiques. Ma connaissance se limite à ce que j’ai appris à l’école coranique. Un apprentissage basé sur la récitation et la répétition. Une lecture du livre sacré sans aucune explication de texte,  sans aucune discussion. Alors je dis tant mieux car je refuse de m’en servir comme un parapluie là où d’autres s’en servent pour justifier leurs tueries. Je suis un simple musulman intégré à la vie, conscient du cadeau qu’on lui a offert. Pardon si je déçois quelques uns, mes sœurs, mon frère, mais si le paradis se mérite, qu’ai-je fais d’aussi horrible pour mériter l’enfer ?
La religion n’a pas cessé de me fixer des rendez-vous. Malheureusement à chacune de ses visites j’ai gardé comme un arrière gout. Elle repassera me voir, comme elle l’a toujours fait. Je répondrai présent même si elle refuse de me parler. Je m’appelle Mohamed… moi aussi…  suis-je un démon une bête ? Je ne devrais pas me poser cette question en fait. La peine que je ressens démontre à elle seule que je ne suis pas du coté obscur. Je ne veux pas attendre de vivre ce genre de drame pour savoir ce que cela procure. Elle passera peut-être me voir cette nuit, me reprocher ce que j’écris ce que je dis… Et bien qu’il en soit ainsi…

mardi 3 janvier 2012

EN ATTENDANT LE 21 DECEMBRE 2012


Y Dor koué ?



En attendant le 21 décembre 2012 qu’est ce que je vais bien pouvoir faire ? J’aurai bien appris le chinois mais je crois que ça prendra trop de temps. Je maitriserai à peine le « ni hao » que je serai déjà transformé en poussière. Non, en attendant le 21 décembre 2012, il faut que ça soit plus excitant. Plus rien à perdre de toute façon, la Terre va exploser en mille morceaux. Alors oui, il faut vivre dangereusement sans craindre la police. Dorénavant je brûle les feux rouges et je ne paie plus ces foutus impôts. Tiens faut que j’aille dire à mon propriétaire que c’est fini les petits bénéfices. Le loyer ce n’est plus mensuellement que je vais le lui régler. On va renégocier le contrat pour que ça devienne payable en une fois. Je suis sûr qu’il aimerait avoir un seul gros virement et pourquoi pas à la fin de l’année. D’ici là, ras de marée, tsunamis, météorites auront eu raison de sa joie. En attendant le 21 décembre 2012 faut aussi que j’arrête de perdre des kilos. Mais qu’est ce que ça veut dire de surveiller sa ligne en faisant du sport !! Les mayas ils n’ont jamais conseillé 5 fruits et légumes et moi je veux du Mc do. Tant pis si je deviens obèse,  maintenant je fais ce que je veux de mon corps. A l’heure du jugement dernier j'aurai au moins du poids à mettre dans la balance. Ce n’est pas ma gentillesse et mon honnêteté qui me sauveront de cette prophétie. Tout va disparaitre alors pourquoi je devrai encore faire preuve d’abstinence. Comme c’est trop tard demain je profite aujourd’hui de toutes mes envies. Je fais la queue à la Poste et j’ai envi de lâcher une caisse des plus odorantes, et bien je le fais et je me dénonce même devant tout le monde, tranquillement. Pas de honte à avoir, avec le 21 décembre 2012 la vie devient… différente. J’avais oublié de rester simple, de laisser les choses sortir… naturellement. En attendant le 21 décembre 2012 je ne veux pas vous mettre la pression, mais si vous ne faites pas attention vous risquez de passer à côté de l’essentiel. Arrêtez de prier comme des endiablés vous ne changerez rien à la malédiction. L’apocalypse est annoncée et pour ma part j’y survivrai tel un éternel. Rendez-vous le 22 décembre 2012 pour continuer à payer nos dettes à la société. Le fisc aura toujours un dossier à mon nom, bien malheureusement. Et je sentirai le regard des gens quand j’irai à la Poste récupérer tous mes recommandés. Ça voudra dire que Niburu ne sera pas passé par là pour m’aider à me faire oublier, bien heureusement…

lundi 28 novembre 2011

LE CHEVALIER D'ORION

 




Y Dor koué ?                                            Il m’arrive parfois, au milieu d’une soirée, au milieu d’une nuit, silencieusement, pendant que d’autres font du bruit, de lever la tête vers le ciel pour regarder les étoiles qui scintillent. D’où viennent toutes ces lumières qui brillent ? J’imagine bien les années qui me séparent de leurs points d’origine, situés bien au-delà du soleil, bien plus loin que l’éclat magnifique de la lune. Dans toute cette immensité des formes se précisent peu à peu. Mes yeux se réjouissent devant tant de vies lumineuses. Chaque nuit les mêmes schémas qui se dessinent. Des alignements aux sens figurés  que les plus passionnés devinent. L’ami Philippe, lui, s’y connait bien plus que moi en astronomie. Mais comme moi il lui arrive de questionner la grandeur de l’infini. Comme moi, les pieds sur Terre, il a la tête dans les étoiles. Il a des notions en la matière, je suis admiratif, quoi de plus normal. C’est un doux rêveur, un être sincère qui croit en nous, en l’homme, en ce que l’univers peut regorger comme chromosome. Je ne vois que des points là où lui perçoit des personnages. Je m’étonne du spectacle offert quand lui s’émerveille et rend hommage. La nuit est si belle, les gens s’amusent dans la maison à l’unisson. Au dehors nous restons yeux ébahis vers le ciel et ses constellations. Et pour la première fois j’observe le Chevalier d’Orion, reconnaissable aux trois étoiles formant son ceinturon. Quelle est son histoire, quelle est sa plus grande gloire ? Faut sûrement être un adepte de la mythologie pour l’avoir en mémoire. La nuit se fait plus fraiche et le Chevalier d’Orion se déplace tout doucement. Bientôt il disparaitra de mon champ de vision sans un seul grincement, mais je saurai le retrouver maintenant c’est une certitude. Car dorénavant Le Chevalier d’Orion m’apparaitra sous toutes les latitudes…

jeudi 3 novembre 2011

FACILE A DIRE


Y Dor koué ?



Si tu devais ne plus me voir, penseras-tu encore à moi ? Serai-je pour toi un rêve ou un cauchemar si tu devais ne plus me voir. Je te connais, tu risques de ne pas t’en soucier, tu risques même de t’en amuser. Pourquoi en pleurer quand on se sait autant aimer. Mais il est temps que tu prennes conscience de ce qui se passe, de cette distance. S’il faut du temps j’aurai la patience. J’ai de la place, un vide immense que je comble en t’écoutant. Je me rends compte pourtant que c’est moi le plus inquiet. Je me sens si fragile et toi si forte en réalité. Tu questionnes ce que je fais de mes journées, comment je vis, si j’ai bien mangé. J’aimerai tant que malgré toutes les résistances, quoi qu’il se passe, quoi qu’on en pense, tu rejettes tous les doutes pour garder toute ton innocence. Si tu devais ne plus me voir, penseras-tu encore à moi ? Serai-je pour toi un rêve ou un cauchemar si tu devais ne plus me voir. Je te connais, tu risques de ne pas t’en soucier, tu risques même de t’en amuser. Pourquoi en pleurer quand on se sait autant aimer. C’est important dans nos silences de laisser une trace, en toute confiance. Un mot, une photo, un dessin peint du bout des doigts. Des traits pour les jambes et les bras. Un rond pour la tête et le ventre apparemment bien gras. Ça me fait toujours sourire. Je dirai même que ça fait vraiment plaisir. Ca fait très chaud au cœur, mais il me manque les cris, les couchers difficiles, les réveils trop faciles, les pleurs, les sauts d’humeur. Tu réalises sans doute ce qui se passe. Cette absence qui perdure sans que je puisse y faire face. T’as sûrement raison de me dire qu’il ne faut pas être triste. La vie est belle ça ne sert à rien de garder cet air sinistre. Cet air grave qui fait froncer les sourcils et qui s’adoucit devant tes petites phrases bien subtiles. Si tu devais ne plus me voir, penseras-tu encore à moi ? Oui j’en suis sûr cette fois. Je ne serai ni un rêve ni un cauchemar car je serai là dès que tu m’appelleras. Je n’ai plus à me soucier, tu m’aimes suffisamment pour ne plus avoir à en pleurer.

mercredi 3 août 2011

REUNION - PARIS EN ALLER SIMPLE

Y Dor koué ?

J’avais beaucoup d’ambition pour moi. J’avais surtout beaucoup d’ambition pour elle. Je me suis pourtant dis quelquefois, qu’elle m’en voudrait de ne pas la laisser voler par ses propres ailes. Je m’attendais à ce qu’elle parte, qu’elle s’en aille en me disant « mais laisse moi papa ». Qu’en future jeune femme indépendante elle se prenne même un appart. Qu’en rentrant je me rende compte qu’elle ne soit vraiment plus là. C’est la vie m’a dit un jour ma petite sœur chérie. On a beau tout planifier mais rien ne se passe comme prévu. Pourtant de voir ceux que j’aime partir je me croyais guéri. En fait, la vérité c’est qu’il n’y a pas de médicament contre les départs imprévus. Pas la peine de pleurnicher on n’est pas homme et père pour rien. Il faut savoir encaisser sans pour autant se faire remarquer. Elle a sûrement été surprise de ces décisions prises du jour au lendemain. Elle a juste en tête le bonheur suprême de pouvoir voyager. Prendre l’avion… Son sourire en dit long sur sa compréhension de la situation. La distance est loin d’être considérée comme une contrainte, elle est encore enfant et faudrait pas que je l’oubli dans ma quête de solution. Elle ne part pas, elle va juste en France dit-elle en guise de feinte. Elle ne veut pas m’inquiéter comme si les rôles étaient inversés. Je dois la rassurer mais de qui, de quoi, comment ? Elle est bien accompagnée voilà ce que je me dis pour ne pas trop tergiverser. Elle sera bien accueillie il ne peut pas en être autrement. Alors avant qu’elle ne s’en aille vivre autre chose ailleurs, je vais m’attacher à ne pas mettre de côté tout ce que je veux lui dire. Je lui raconterais ses rires, ses crises, ses caprices, ses pleurs, mais elle saura surtout que rien n’est plus dur que de ne pas la voir grandir…

samedi 16 juillet 2011

NOUVELLE DE MISS REUNION 2011



Y Dor koué ?



Yes yes yes, c’est le grand soir… enfin. Je vous explique les règles du jeu si vous voulez bien. 12 candidates, 12 demoiselles couleurs Réunion, qui vont nous faire le show de la plus belle des façons. Oulala, après les premières présentations, on a un semblant de premier classement ; Dans l’ordre je dirai Marie PAYET, Aude BISSERBE et Laurianne VALMONT. Hormis Aude BISSERBE, c’était déjà mon classement de départ. Elisabeth IDOUMBIN-MOUTIN a intérêt à assurer si elle veut finir sur le podium ce soir. Allez cafrine,  ce n’est que le début du spectacle, bouge ton body. C’est l’interview, alors cause comme il faut et surtout sourit. Laurianne VALMONT a stressé un peu mais rien d’alarmant. Sophie ZEGANADIN a oublié de mettre un point à son discours, trop chiant. « L’habit ne fait pas le moine » voilà ce qu’on va retenir de Elisabeth IDOUMBIN-MOUTIN. Aurelie HOAREAU a bafoué sa réponse, pas bien, mais alors vraiment pas bien. Ornella CHANE-PO a fait ce qu’il faut pour retenir l’attention. Hmmm, je crois qu’elle a gagné quelques places dans mon classement. Sandrine POUDROUX s’est exprimée mais je ne ferai aucun commentaire. Marie PAYET a valorisé la culture musicale réunionnaise, de quoi être fière. Aude BISSERBE s’est perdue dans ses pensées de femme créole, dommage car on va juste retenir qu’elle a été un peu trop mole ; Qu’en-est-il du classement après ce passage causerie. Je dirai que Marie PAYET reste la favorite. Pour les places d’honneurs, Ornella CHANE-PO se positionne clairement ; Le défilé en maillot de bain apportera beaucoup plus d’éclaircissement. Du rouge qui attire les yeux, c’est bon ça. Au milieu de ces corps en mouvance, un pot pourri, M. POKORA. Mais qu’on lui jette une tomate à la tronche, ça serait magnifique. De quelle prison s’est-il évadé pour venir nous infester de sa musique ?? Bon, ne nous laissons pas déconcentrer, y a les prétendantes au titre qui s’avancent. Elles sont en robe de soirée et là ça fait vraiment la différence. Marie PAYET est encore au top pendant que les autres tentent de rattraper leur retard. Ornella CHANE-PO grignote le sien telle une super star. Assurément je la mets parmi les 5 qui vont finir la soirée. A 21h05 mon classement est donc le suivant : bien sûr Marie PAYET. Avec elle, Ornella CHANE-PO, Laurianne VALMONT, Elisabeth IDOUMBIN-MOUTIN et Ophélie SOMMER. A 21h08, le choix du Jury et du public est le même que le mien sans l’avant dernière. A sa place c’est Aude BISSERBE qui a été choisit. Rien de grave je suis encore dans la course quant au trio gagnant de cette nuit. Car au final le titre se jouera entre Marie PAYET, Laurianne VALMONT et Ornella CHANE-PO. Les autres peuvent déjà aller se rhabiller car elles ne feront pas de vieux os. D’ailleurs je boucle là mon article car je suis sûr de la décision à venir. La Miss Réunion sera Marie PAYET. Les dauphines seront Ornella et Laurianne sauf si elles me font mentir. Le public réunionnais est seul juge pour 100% des votes, mais je sais que ce trio aura largement la cote. Narvusa l’année prochaine…

mardi 21 juin 2011

LE TEMPS PERDU


Y Dor koué ?


Tout est question d’organisation on m’avait dit un jour. Il faut mettre de l’ordre même si pour ça il faut faire preuve de bravoure. Ne rien laisser au hasard, s’assurer que tout est bien calé. Chaque chose à sa place comme dans un disque dur fraichement installé. Éviter qu’un intrus vienne vous faire admettre tout imprévu, ne pas se faire avoir sinon c’est la perte d’énergie, la bévue. Le temps nous entraine sans qu’on puisse l’arrêter. Impossible de s’y soustraire sans rien regretter. L’oubli s’active à se faire accepter dans cet espace brillamment ficelé. Les regards se portent ailleurs plutôt que sur l’essentiel, la vérité. Une vérité qu’on peine à voir car trop épris par des projets bien ambitieux. Tout est là pourtant, à portée de main et prendre ne ferait que rendre heureux. Rester simple, juste rester simple, pourquoi chercher à faire plus. S’aventurer dans autant de chemin ne peut apporter le bonheur absolu. L’important est là sous des yeux admiratifs. Arriver à voir ce qui est donné sans retenue, rester attentif. Arriver à prendre ce qui est partagé par les mots, par les gestes, tous ces moments délaissés quand il aurait fallu les enlacer sans conteste. Tout est question d’organisation on me l’avait dit un jour ; Je ne sais plus qui, je ne sais plus quand, d’ailleurs quelle valeur a ce discours. Vivre l’instant présent en se souciant de ces attentions. Laisser le temps suivre son cours en ayant qu’une unique intention, savourer chaque minute passée sans se retourner vers ces futilités. Prendre le temps d’être avec la personne qui vous aime en toute fidélité…