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vendredi 15 août 2008

LA SIDR MOUFIA



Y dor koué ?

Ayé, j’envoi une spéciale dédicace à mes potes du quartier. Je me souviens quand, à l’époque, on aimait se retrouver en bas de notre immeuble, le bloc comme on l’appelait. 5 étages sans ascenseur, pas facile surtout quand on habite le dernier. Et je ne vous dis pas quand il y avait les courses à monter. La « Side Moufia », c’était là notre camp de base, notre QG. Plus précisément au 6 rue du Père Lafosse mais c’était surtout là qu’on habitait. On appréciait de rester à l’entrée, assis ou debout, chacun faisait comme il voulait. On parlait de tout et de rien, le plus souvent de rien mais on s’en foutait car on se moquait de nous même, et notamment des voisin comme celui du rez-de-chaussée. Ce voisin chiant et coquin qui se plaignait du bruit qu’on faisait, et qui une fois avait voulu sabrer ce pauvre Jean-René. Ce n’était pas chaud, c’était juste une ambiance qu’on savourait et qui nous faisait bien rigoler. Tiens une petite anecdote comme ça, où une fois on avait bien déliré. Dans la cave y avait la moto d’un gars qu’on avait trop envi de voir craquer. Une TS il avait, genre de moto très prisé dans le temps et aussi très trafiquée. Le réservoir était facilement accessible et le sac de ciment présent sur les lieux nous avait donné une idée. On y a déversé une bonne dose de ciment en veillant que ça ne soit pas remarqué. Le lendemain ça a fait son effet car le ciment s’était durcit presque en galet. Lorsque le gars a pris sa moto je peux vous assurer qu’on l’entendait arriver. Le pire c’est que c’est devant nos petits yeux malicieux qu’il a constaté ce qui se passait. Quelque chose qui tapait dans le bac à essence et sa moto en panne l’ont rapidement énervé. Nous, on ne s’en est pas soucié car avec le bus qui venait, fallait qu’on aille au lycée.
La « Side Moufia » regorgeait de personnes très attachantes. Malheureusement beaucoup n’ont pas réussi à remonter la pente. Certains sont morts brûlés par un coup du sort ou à cause de l’alcool. D’autres ont fini par se retrouver à la geôle. Une pensée pour leur dire que, de ne plus les voir nous désole. Ils n’ont plus prit part à nos partis de foot loin des terrains gazonnés et plutôt goudronné. Je me rappelle du terrain du collège des Alizés où l’on se donnait rendez-vous juste après le déjeuner. Les étudiants du campus nous y retrouvaient bien souvent le week-end. Notamment nos amis les comoriens. On les surnommait Boli, tortue géniale, de par leur carrure déstabilisante, mais ce que l’on retenait, c’était leur respect de l’autre et leur solidarité étonnante.
Le quartier avait aussi une particularité, c’était d’avoir le plus grand nombre de boutique au mètre carré. Ça n’a d’ailleurs pas changé depuis, ça a même augmenté. Et faut pas croire que ça fermait le dimanche et jours fériés. Impossible ! À croire que les clients avaient le double des clés. Le seul qui osait braver la règle c’était la boutique Ivrin. Le premier arrivé dans la cité et renommé pour ses bonbons cravates et petits tamarins. Mon frère lui avait piqué un petit sachet une fois. Le coup de « zok » qu’il avait reçu en retour l’avait laissé sans voix.
J’espère que des potes du quartier me liront un de ces quatre matins, pour qu’ils se souviennent avec moi de nos fous rires presque enfantins. L’époque où ce qui comptait c’était de se rassembler entre copains. Aujourd’hui on n’est plus dans le quartier. La « Side Moufia » on l’a délaissé sans vraiment vouloir y retourner. Bin oui, la vie est ainsi faite, il faut avancer, regarder vers l’avant sans malgré tout, renier son passé…

1 commentaire:

  1. bonjour,

    Tu es un brin nostalgique aujourd'hui.
    Je ne suis pas de mon quartier, mais comme tu racontes cà devait être chouette.
    J'espère que ton appelle sera entendu.
    Moi j'étais du quartier de St Jacques.
    a

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