Pages

vendredi 29 août 2008

ALCOOL AU COLLEGE

Y dor koué ?

Ayé, c’est la fête aux abords du collège Hippolyte FOUCQUE à Ste-Suzanne. Un collège situé en bord de route, non loin d’un grand champ de canne. Ah, la canne, ce produit typique de la Réunion et qui fait le bonheur de beaucoup de planteurs. J’ai été surpris de voir qu’il fait aussi le bonheur de certains élèves « bacheurs ». Bin oui, parce que à partir de la canne on fabrique aussi un alcool apprécié des connaisseurs. Je parle de connaisseur car pour le boire cul sec faut vraiment pas avoir peur. Ici on l’appelle « rhum charrette » ou « pile plate » selon les buveurs. Donc je vous disais qu’aux abords du collège Hippolyte FOUCQUE, je vois une jeune fille âgée d’à peine 13 ans, subtilement vêtue, entourée de quelques ploucs, cacher dans sa veste une bouteille d’un litre et demi de « rhum charrette ». Chacun son tour, les uns et les autres viennent la voir pour avoir une gorgée, une dosette. La demoiselle fait le guet pour éviter de se faire repérer, alors que les gars présents affichent gaiement ce qu’ils vont avaler. Ils sont fiers d’annoncer qu’ils sont des hommes. Oui, ils sont des hommes parce qu’ils ont bu un peu de rhum. Et là, ça dandine du corps, de gauche à droite les bras écartés, cigarette à la bouche comme s’ils savaient c’est quoi fumer. Incapable de dire combien font 2X2 et ça se croit être grand avec un verre à la main. Ils auraient plutôt dû se contenter d’un simple sirop tamarin, noyé dans de l’eau et quelques glaçons. Mais apparemment pour quelques collégiens, ce n’est pas le tip top des boissons. Pour plaire à la jeune fille au short jaune à ras des fesses, il faut un alcool bien plus fort et pas du vin de messe. Faut faire le cador malgré un physique des plus ridicules. À les entendre brailler on croirait parfois avoir à faire à des pitbulls. Des pitbulls tropicalisés circulant hiver comme été en pull. Quand je les vois se pavaner, marchant en bas de survêt avec leur chaussette dans leur savate, je me dis qu’un bon coup de vent suffirait à les mettre assis à quatre pattes. Le collège n’est plus ce qu’il était. Suffit aussi de voir comment les filles sont habillées. Les parents sont ils réellement au courant de ce que portent leurs enfants ? En partant le matin elles ont pourtant l’air si sage, mais la vérité c’est qu’elles sont très loin d’être sages comme une image. La tenue de ville, jean basket, n’est maintenant plus d’actualité. Pour aller en classe il faut string, short moulant et un haut très décolleté. Le tout mis en valeur par des couleurs à se faire remarquer. La gente masculine, ces couillons, se trouve alors en ébullition, face à ces arguments qui les mettent facilement en surtension. Cependant pour ces garçons, la timidité n’aide pas à franchir le cap de la simple discussion. La consommation d’alcool, à l’insu des surveillants, permet sans doute de faire front. Paraitre sans être, pour éviter tout « moucatage » afin de faire croire qu’on est un méchant, un sauvage. Quelqu’un qui tape dure si on l’embête. Quelqu’un avec du répondant si on veut lui faire sa fête. Faire la fête, c’est bien là la raison de ceux qui trainent aux abords du collège Hippolyte FOUCQUE à Ste-Suzanne. Faire la fête car vaut mieux ça que rester en cours, dans un coin comme un âne.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire