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jeudi 22 mai 2008

LA REUNION, JE NE SUIS PAS NE ICI


Y dor koué ?

Ayé, j’en ai fini de me sentir étranger. Je ne suis pas né ici, dans cette île où je ne me suis pas senti aimé. Traité de tous les noms, je me suis senti sans nom. Je n’osais dire non à tous ces nombreux noms, surnoms, de peur de représailles en pagaille. De peur de me retrouver à livrer bataille.
Je ne suis pas né ici même si c’est ici que j’ai grandi. Je suis arrivé petit, en espérant, petit à petit, m’élever à un niveau de vie avec beaucoup d’esprit. Dur dur je vous assure, d’être un impur sans allure, fini. Fini pour ne pas être né réunionnais, de pas être né ici. Je me suis attaché à rester en ce lieu. Mieux, j’ai appris à aimer peu à peu ce milieu de la tête à la queue.
Je ne suis pas né ici et y rester n’est pas un pari. Bin oui, j’aurai pu rester à Madagascar, mon pays. C’est juste qu’à un certain âge on ne décide pas de son paysage. L’accueil n’est pas à ranger dans ma mémoire, mes bagages. Étant tolérant, je reste sans rage, avec des images sans cage, s’affichant dans des pages que je partage. Mon album ramène au devant de la scène, une mise en scène qui peine à se montrer malsaine. Que vont-ils faire de moi ? La question me revenait. Des années de scolarité à devoir étudier, m’ont amené à faire des rencontres de personnes soucieuses d’être bonnes à mon encontre. Je m’inscris dans le cadre local. Désirant presque être l’étranger idéal. Mais qu’ai je voulu faire ? J’ai laissé faire sans me satisfaire, qu’on m’ait traité d’étranger en étant français et fier. Ma nationalité avait paru inacceptable, intolérable. Aujourd’hui j’ai démontré de quoi je suis capable. Je suis français de ma naissance à ma mort. Je suis français de ma naissance et je ne suis pas encore mort.
Je ne suis pas né ici mais maintenant ce n’est plus un souci. Car j’ai trouvé ici, une famille, que dis-je, des amis

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